Dans le Grand Lyon, la carte des résultats du 1er tour a une forte couleur bleu : le bleu clair des Divers droite et le bleu foncé de l’UMP. A l’ouest la plupart des petites communes de droite se maintiennent tandis qu’au sud de Lyon, l’UMP peut se vanter d’avoir ravi un bastion communiste, Pierre-Bénite. Le Grand Lyon, tenu par le socialiste Gérard Collomb, peut-il basculer à droite ?
Forte poussée dans l’Est Lyonnais, beau score dans des communes UDI ou divers droite-Synergies, Philippe Cochet, le patron de l’UMP du Rhône, avait le sourire ce dimanche soir. Parmi les 32 maires élus dès le premier tour, on retrouve essentiellement les petites communes de l’Ouest lyonnais. La première étape de sa stratégie de conquête de la présidence du Grand Lyon est un succès. S’il est réélu maire de Lyon, Gérard Collomb pourrait aura bien plus de difficulté qu’en 2008 à se faire également réélire président de la future Métropole de Lyon.
Quand les maires sont élus dès le 1er tour , c’est à droite
La grosse nouvelle de ce premier tour des municipales dans le Grand Lyon, c’est évidemment le basculement à droite d’un des bastions communistes, Pierre-Bénite. L’UMP Jérôme Moroge y bat le successeur PCF de la maire sortante. Dans une moindre mesure, le basculement à droite de Saint-Germain-au-Mont-d’Or (précédemment PS), dès le premier tour, est un beau succès pour l’UMP.
Sans surprise, le député maire de Caluire-et-Cuire, Philippe Cochet et le sénateur-maire d’Oullins, François-Noël Buffet sont d’ores et déjà réélus. Tout comme leurs collègues de Meyzieu, La Mulatière, de Sathonay-Village et de Jonage.
Notons que le seul arrondissement de Lyon qui bascule dès le premier tour, c’est le 6e arrondissement, contrairement à 2008 où un second tour avait été nécessaire.
Quant à l’UDI, l’inamovible Max Vincent est réélu à Limonest et Jean-Luc Da Passano à Irigny.
Si les maires UDI s’en sortent globalement bien, Jean-Claude Desseigne, le maire de Tassin-la-Demi-Lune ne récolte qu’à peine 30% des suffrages, 13 points derrière un UMP. Cet UDI « pro-Collomb » (il siège comme vice-président de Gérard Collomb au Grand Lyon) a été sanctionné par l’UMP dans la perspective de la conquête du Grand Lyon.
Enfin, sans plus de surprise, la grande majorité des maires des petites communes de l’ouest Lyonnais sont élus au premier tour. Sont réélus (ou élus pour leur dauphin) 18 des 23 maires qui siégeaient au groupe Synergies-Avenir au Grand Lyon, un regroupement de « petites communes » de l’Ouest lyonnais classées à droite sur l’échiquier politique mais qui soutiennent Gérard Collomb depuis 2001.
Dans la guerre que mène l’UMP du Rhône contre Synergies pour le Grand Lyon, il n’y a pour l’instant pas de vainqueur. Symboliquement la candidate UMP arrive en tête à Collonges-au-Mont-d’Or, la mairie de Michel Reppelin, l’ancien président de Synergies mais qui ne se représentait pas.
Michèle Vullien, l’autre leader de Synergies, gagne toutefois un duel contre l’UMP et est réélue dès le premier tour à Dardilly.
Forte poussée de la droite dans des bastions socialistes
Plus inquiétant pour la gauche et la bataille pour la présidence du Grand Lyon et de la future Métropole, la droite fait de très bons scores dans l’Est Lyonnais, notamment à Bron et Saint-Fons dans un contexte de forte abstention (46%) :
- A Bron, dans un contexte de guerre intestine au PS, l’UMP Yann Compan, arrive deuxième avec près de 25% des suffrages.
- A Saint-Fons, c’est une candidate de droite « indépendante » qui est largement en tête devant la maire sortante PS Christiane Demontès.
- A Rillieux-la-Pape, le candidat UMP arrive en deuxième position derrière le maire PS sortant. Pour assurer sa réélection, Renault Gauquelin devra s’entendre avec la liste du dissident PS, Jean-Christophe Darne.
- A Décines, le maire sortant socialiste fait un petit 30,48% contre 30,80% pour l’UMP.
La situation est moins critique pour les socialistes à Francheville, où la liste du maire socialise, René Lambert, 2e derrière l’UMP, devrait fusionner avec les candidats d’EELV.
A Villeurbanne ou Vénissieux, les maires sortants (PS pour la première ville, communiste pour la seconde) devraient se faire réélire. A Vaulx-en-Velin, la députée PS Hélène Geoffroy pourrait ravir la mairie aux communistes. Quant à Feyzin, la liste du député-maire socialiste Yves Blein est élue dès le premier tour.
Le FN dans de nombreux conseils municipaux du Grand Lyon
On notera également une forte poussée du FN, dans certains arrondissements de Lyon (son plus haut score atteint est celui de Christophe Boudot dans le 8e arrondissement à 18,45%), et plus généralement dans le Grand Lyon. Mais dimanche prochain, aucune commune de l’agglomération lyonnaise ne sera bleu marine.
Présent dans 11 communes du Grand Lyon, le plus petit score atteint (hors Lyon) par le parti d’extrême-droite est 11,84% à Oullins. Dans les autres communes, les listes FN sont pour la plupart au-dessus des 15%.
Le record est réalisé à Corbas : le candidat Philippe Tisserand récolte 25,02% des voix. A Saint-Priest et à Givors, le FN dépasse les 20% : 21,99 % à Saint-Priest (où on comptait une liste d’un dissident FN) et 20,75% à Givors.
A Vénissieux, en l’absence de liste FN, le candidat ultranationaliste Ivan Benedetti totalise 11,49% et se maintient au second tour. Le préfet du Rhône a toutefois annoncé ce dimanche qu’il invaliderait certainement sa liste.
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