Quelques mots pour raconter un peu ma vie d’entrepreneur à travers ce que j’ai vécu ces derniers jours : je suis gérant de ma SARL dans la culture, dans la musique. J’ai choisi ce statut parce qu’il permet d’être éditeur, métier qui me tient à coeur et qui est impossible en statut associatif.
Il y a quelques mois, je reçois un courrier de l’Urssaf, qui me dit, en gros, que je n’ai pas payé mes cotisations pour mes salariés, et que je lui dois… 4100 euros. Un peu affolé, j’appelle. On me dit que j’ai des employés que je ne déclare pas et qu’on m’applique donc le forfait « standard ». J’explique que je n’emploie personne, pas même moi, que pour le salariat des musiciens je passe par un bureau de production. Je ne salarie personne en direct.
Quelques jours plus tard, courrier des huissiers : « Vous devez 4900 euros » (il s’agit de l’Urssaf + les huissiers).
J’appelle les huissiers :
« Désolé Monsieur, aucun ordre contraire de l’Urssaf, nous devons récupérer cette somme ».
Je rappelle l’Urssaf qui ne comprend pas, et me dit d’envoyer un fax pour faire une demande d’annulation de cotisations. J’envoie mon fax, que je double avec un courrier recommandé avec accusé de réception.
Quelques jours plus tard, les huissiers sonnent chez moi. Listing de mes biens personnels. Je dois maintenant 5500 euros (avec les nouveaux frais d’huissier).
Une pénalité à payer de… 0 euro
Je rappelle l’Urssaf, qui s’étonne à nouveau. Nouveau courrier, en recommandé, suivi d’un fax. Au final, l’Urssaf annule cette somme de 4100 euros. Je m’en tire avec 1500 euros de frais d’huissiers à régler. Et, en prime, une pénalité de retard Urssaf, pour une somme de 0 euro que j’aurais dû régler bien avant.
Au final, je me suis fait ponctionner presque 2000 euros sur mon compte (sans mon autorisation, la banque est censée protéger l’argent de ses clients ; quand c’est l’Urssaf, le coffre semble grand ouvert).
C’était un petit bénéfice d’un an d’activité, pour payer les trajets à Paris, les restos pour mes partenaires, artistes et clients.
En fait, tout ça, ces galères d’entrepreneur, ça me donne envie de ne plus me faire chier. Je vais peut être rester chez moi à glander, rester discret, faire deux ou trois plans au black pour avoir des fins de mois tranquillou, prendre soin de moi. Aller à la pêche.
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