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[Vidéo] Du cul et du vin, comment j’ai dégusté Le Comte Ory à l’Opéra de Lyon

Ma critique du spectacle Le Comte Ory de Gioacchino Rossini (mise en scène de Laurent Pelly), et mon oeil qui a traîné en coulisses, pour le pot des artistes…

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Le Comte Ory de Gioacchino Rossini, à l'Opéra de Lyon. Mise en scène de Laurent Pelly.

Le Comte Ory de Gioacchino Rossini, à l'Opéra de Lyon. Mise en scène de Laurent Pelly.
Le Comte Ory de Gioacchino Rossini, à l’Opéra de Lyon. Mise en scène de Laurent Pelly.

1. L’histoire

Comédie érotique qui se déroule dans la France profonde plongée dans un moyen âge contemporain. Deux libertins n’ont qu’une idée en tête : du cul et du vin. C’est surtout l’histoire d’un chaud lapin qui s’ennuie dans son château en cherchant des proies pour se rassasier. Il prend les chemins de traverses pour se délecter de la vie et oublier son déprimant ennui.

 

2. La mise en scène

C’est bon, c’est fou c’est Laurent Pelly. On ne s’ennuie pas avec une mise en scène qui fourmille en petites inventions. Débits d’onomatopées, déplacements chaloupés des personnages, sens des petits détails comme le pot de chambre qui se transforme.

Ma soirée à l’Opéra de Lyon… et dans ses coulisses.

Le metteur en scène, Laurent Pelly tient fermement son monde : les chanteurs se fondent dans cet univers déliquescent et travesti. On navigue entre le comique, le tragique et l’absurde. Certaines scènes confinent à l’hilarité : l’arrivée soudaine de bouteilles de vin passant de mains en mains dans la maison de la comtesse, les nonnes déguisées sortant par les fenêtres de la chambre de la comtesse, ou un gourou rasta qui pelote des femmes roucoulantes dans une salle de patronage.

 

3. L’impression

La musique de Rossini chantée en Français laisse une impression de frustration. La belle langue italienne nous aurait transportée encore plus loin. Si le français sonne avec onctuosité, quel regret de se priver de la langue transalpine. Le ton léger, tonique n’assume pas son coté opéra comique mais gagne en liberté de propositions scéniques.

Désirée Rancatore, la comtesse soprano, s’immerge à merveille dans son rôle avec dérision et générosité. En tailleur ou robe de chambre, elle nous touche avec sa détresse et son incrédulité face aux assauts un peu balourd de son séducteur. Le comte Ory, ténor majestueux, projette avec facilité sa voix saine et vibrante.

 

4. La surprise

Elle vient du plus lointain des coulisses. Les costumes de la France profonde des années 1970 sont un régal. Les jupes longues, les tailleurs un peu raides font merveilles. Le rose lilas des femmes, le bleu intense des sœurs déguisées sont savoureux. Cette restitution d’une France provinciale fait mouche. Les costumières de l’Opéra National de Lyon nous offrent le meilleur de leur talent. Et que dire du maquillage. Toutes les nuances brillent sur les visages ; une palette subtile de nuances qui transporte, dans cette danse absurde.

 

5. Un regret

C’est une impression générale. Un soirée inaccomplie sans que l’on puisse l’expliquer. Un « je ne sais quoi » de frustrant dans ce chainon artistique qui brille au premier degré mais reste un peu court en bouche. La dernière scène de sauterie à trois sur le lit semble drôle et déchaînée. Un peu trop convenue et étirée en vérité. Mon voisin italien, abonné à la Scala de Milan, à trouvé le mot. C’est « un peu pochard ».

 

A l‘Opéra de Lyon, jusqu’au 5 mars.


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