Ce mardi matin, comme elle l’avait annoncé, la police est intervenue pour expulser une centaine de personnes qui occupaient, depuis le mois de juin dernier, une ancienne usine qui était devenue le plus grand squat de Villeurbanne.
Jusqu’à ces derniers jours environ 130 personnes (selon l’association CLASSES), Roms de Roumanie, vivaient dans les anciens bureaux et dans des cabanes installées sous un hangar, au 34 de la rue Primat.
Sachant l’expulsion imminente, de nombreux habitants précaires ont préféré quitter les lieux.
D’où le chiffre de 109 personnes avancé ce mardi après-midi par la porte-parole de la préfecture du Rhône qui précise les conditions de la prise en charge :
« Les familles avec enfants de moins de trois ans ont été relogés à l’hôtel. Cinq familles ont été prises en charge. Ce qui représente 51 personnes ».
Parmi elles, on compte un groupe familial dont le père est malade. « C’est pour cette raison qu’elle a été relogée », précise la préfecture qui annonce que toutes ces familles sont hébergées pour une « durée indéterminée ».
Dans sa communication, le préfet du Rhône précise que « huit OQTF » (obligation à quitter le territoire) ont été distribuées et que « trois autres personnes » ont interpellées pour des « affaires pénales ». Sans plus de précision.
Pas d’église la nuit
Aux autres familles non relogées, la préfecture du Rhône a proposé de payer un billet d’avion pour les ramener en Roumanie. Mais pas de leur verser l’ »aide au retour », mesure qui a été stoppée il y a quelques mois. « Ils ont refusé », précise-t-on à la préfecture.
Une partie des familles qui n’ont pas été relogées par la préfecture restaient ce mardi après-midi place Grand Clément, non loin de leur habitat évacué. Elles ont pu entrer dans l’église mais ne pouvaient pas y rester pour dormir.
Gilberte Renard de l’association d’aide à la scolarisation CLASSES parle d’une cinquantaine de personnes dont la moitié d’enfants à la rue :
« Une partie des familles relogées c’est bien. Mais d’autres restent sur le carreau. La préfecture aurait pu attendre la fin de l’hiver pour les expulser ou alors elle aurait pu toutes les reloger ».

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