Lors de sa conférence de presse, François Hollande a une nouvelle fois pris en exemple la création de la Métropole de Lyon, à savoir l’absorption du département du Rhône par la communauté urbaine de Lyon.
Pour diminuer la « dépense publique » a-t-il expliqué, il faut « regrouper les collectivités territoriales ». Ce qui semble tomber sous le sens reste à démontrer.
Si la loi sur la décentralisation votée le 19 décembre est validée par le Conseil constitutionnel, le 69 disparaîtra du territoire du Grand Lyon pour n’exister que dans les Monts du Lyonnais, le Beaujolais et le Sud du département.
La simplification sera plus certaine que les économies.
En supprimant le nom d’une administration, on va peut-être gagner en clarté pour les usagers. En revanche, difficile de faire des économies d’échelle. Car, jusque là, le Grand Lyon n’assurait pas les compétences du département, notamment sociales. Il faudra toujours aller à une guichet pour y déposer son dossier de RSA ou d’adulte handicapé, ça n’a pas beaucoup de sens.
Comme le fait remarquer le maire de Villeurbanne Jean-Paul Bret, s’il s’agit seulement de rebaptiser « Maison de la Métropole de Lyon » la « Maison du Rhône », ça n’a pas beaucoup de sens.
Le sénateur-maire UMP d’Oullins, François-Noël Buffet, affirmait il y a quelques mois qu’il n’y aura pas de baisses globales des dépenses :
« Ces économies se feront à la marge, sur la voirie par exemple. Car le Grand Lyon s’en occupe déjà. Pour le reste, ce seront de nouvelles compétences, donc difficile de faire des économies ».
Tout à négocier avec les communes
Pour autant, Gérard Collomb, le principal promoteur de la Métropole de Lyon met toujours en avant les économies que cela pourrait impliquer.
Pourtant il ne compte pas sur les petites économies d’échelle qu’il pourrait réaliser avec la fusion Rhône/Grand Lyon, mais sur la réorganisation globale des services entre Grand Lyon et les communes.
A ce sujet, tout doit se négocier entre les communes et la Métropole de Lyon.
Forts de la légitimité que leur procureront l’élection au suffrage universelle directe (en 2020), les élus de la future Métropole de Lyon pourraient récupérer des compétences comme le chauffage urbain ou les grands équipements culturels et sportifs. Et, au contraire, déléguer aux communes le social puisqu’elles en ont également la compétence.

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