Michel Havard présentait ce 8 janvier 2014 les animateurs thématiques de sa campagne. Photo DR.
Ils se sont mis en rang d’oignon au sommet de la Tour Oxygène, plutôt fiers de poser sur la photo de famille. Au milieu du dispositif, Michel Havard a rappelé le positionnement ultra centriste de son engagement en présentant Christophe Geourjon (UDI) comme l’homme chargé du développement durable et, surtout, comme un futur premier adjoint.
La liste de ceux qui pourraient constituer l’exécutif autour d’un maire de droite à Lyon se trouve au bas de cet article car, si l’on doit en goûter le sel, on relèvera la représentation diplomatique des partis du centre et de la droite, d’actuels conseillers municipaux écumés à l’exercice, mais surtout d’une personnalité bien pêchée.
Le fils d’Alexandrine Pesson, la maire PS du 5e arrondissement de Lyon, comme un pied de nez familial. En tant qu’ancien président du directoire du Lou Rugby, Didier Pesson, 49 ans, serait aux manettes de la délégation des sports.
Ou encore Djida Tazdaït, 56 ans, fondatrice de l’association de femmes de banlieue Zaâma d’banlieue ou encore Jeunes Arabes de Lyon et Banlieue, députée européenne EELV de 1989 à 1994 avant d’intégrer le parti radical de Jean-Louis Borloo en 2003.
Pas d’augmentation d’impôts et l’éternel nouveau métro
Rechignant toujours à entrer dans les détails de son programme, Michel Havard n’a fait, de ce point de vue, que re-re-re-défendre son projet de ligne de métro entre Part-Dieu et Saint-Paul, dont il chiffre le coût à 500 millions d’euros. Il a aussi juré qu’il n’augmenterait pas les impôts. Ces deux éléments pourraient presque être antinomiques.
Pour l’heure, aucune feuille de route pas plus qu’un élément programmatique nouveau n’ont été clairement donnés. Un meeting devrait se tenir à la Cité international début février, pour présenter l’équipe aux Lyonnais et tenter de les motiver.
Le candidat UMP sans l’adversaire PS
La veille de la conférence de presse de Michel Havard, Gérard Collomb présentait lui aussi ses vœux à la presse. Occasion pour le sénateur-maire de ne surtout pas lancer sa campagne. Mais de se moquer, malgré tout, de la stratégie de son challenger qui ne peut pas résonner selon lui auprès des électeurs puisque, à chacune des dernières campagnes menées sans jamais faire apparaître la rose du PS, Gérard Collomb a connu des victoires.
Pas évident, donc, de ferrailler avec un candidat-fantôme qui fait campagne chaque jour en lustrant son bilan depuis son fauteuil de maire. La stratégie n’a rien d’original pour un élu sortant, Michel Havard constate sans surprise que « s’ils pouvaient tous partir le 21 mars 2014, ils le feraient » -la date du premier tour étant fixé au 23 mars.
Gérard Collomb peut-il passer pour la version locale de François Hollande ?
Michel Havard a voulu qualifier la « philosophie » (sic) de sa campagne à l’aide de deux mots : la « performance » et l’« équilibre ». Soit ne pas laisser dire aux adversaires installés que la droite formerait une équipe d’amateurs, et ne pas tout miser sur les grands projets urbains pour s’intéresser davantage au quotidien des Lyonnais (propreté, sécurité, circulation dans la ville, écoles).
Deux autres objectifs préoccupent grandement le candidat UMP, axés eux sur la critique du maire sortant :
- Faire de Gérard Collomb un cacique uniquement intéressé par « les tours, les centres commerciaux ».
- Et, surtout, rappeler ce que le maire ne cesse de passer au dernier plan : son appartenance au parti socialiste.
Michel Havard y tient :
« Chaque bulletin de vote pour Gérard Collomb sera un bulletin de soutien à François Hollande et à sa politique gouvernementale ».
Assez peu en vogue selon de multiples sondages. Le candidat UMP croit savoir que nombre de Lyonnais comptent la sanctionner à l’occasion des prochaines municipales. Et parie même sur « un coup de terre national », lancé depuis Lyon.
La liste des « animateurs thématiques » de la campagne de Michel Havard
Christophe Geourjon : Développement durable et coordination générale
Dominique Nachury : Métropole
Emmanuel Hamelin : Développement économique (entrepreneuriat, emploi, commerce, tourisme) mais aussi porte-parole de la campagne
Nora Berra : Développement économique (Rayonnement économique à l’international)
Patrick Huguet : Tranquillité publique (prévention)
Georges Fenech : Tranquillité publique (dissuasion, droit des victimes)
Céline Bos : Réussite scolaire
Eric Pelet : Culture et patrimoine
Inès de Lavernee : Famille et petite enfance
Lionel Lassagne : Urbanisme, logement et aménagement du territoire
Laurence Balas : Finances et marchés publics
Denis Broliquier : Transports et mobilité dans la ville
Didier Pesson : Jeunesse et sports
Djida Tazdaït : Solidarité et aînés
Pierre Delacroix : Santé publique
Fabienne Lévy : Enseignement supérieur
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