Meilleure série : Breaking Bad
Ça y est, Vince Gilligan a bouclé la boucle avec un ultime épisode en forme de solde de tout compte, où l’on cherchait, souvent en vain, les fulgurances des semaines passées. En guerre de tranchée avec les compagnons d’apéro depuis plusieurs mois sur le sujet, je préciserai que même avec cette déception, cette saison propulse Breaking Bad tellement loin devant ses congénères télévisuels que plus rien ne peut l’atteindre.
Pire série : Dexter
Meilleure série comique : South Park
Oui, j’aime Trey Parker et Matt Stone d’un amour fou et total, mais pas au point de me mentir et de ne pas reconnaître la baisse de régime des deux dernières saisons. Cette 17e année relève le cap : sur dix épisodes, six s’avèrent extrêmement drôles et les quatre autres sont tout simplement des classiques instantanés. Let Go Let Gov, World War Zimmerman, Ginger Cow et The Hobbit mélangent pop culture, actualité polémique et constat social avec une audace d’autant plus sidérante qu’elle se renouvelle sans cesse dans ses articulations narratives.
Pire série comique : How I met your Mother
Série la plus hardcore : Black Mirror
Le plus grand mérite de cette anthologie de récits évoquant les nouvelles technologies est de ne pas prendre ses thématiques par le plus petit bout de la lorgnette. Bouleversement de l’intime, voyeurisme extrême, culte du divertissement immédiat, chaque histoire s’empare de son sujet de façon viscérale, repousse les limites morales dans leurs derniers retranchements quitte à frôler la complaisance, en particulier dans le saisissant épisode White Bear.
Série la moins hardcore : Downton Abbey
Meilleur come-back : Arrested Development
Décriée pour ses partis pris narratifs en rupture totale avec l’existant, la quatrième saison du show de Mitch Hurwitz ne pouvait pourtant repartir comme si sept années ne l’avaient jamais séparée de la précédente. Si l’on peut à la limite regretter le manque d’interactions entre les différents personnages, il faut en revanche vraiment jouer la fine bouche pour ne pas savourer ce qui se révèle au final un épisode géant de huit heures aux running gag géniaux, au montage millimétré, à l’humour incroyablement désenchanté et à la qualité d’écriture exemplaire.
Pire come-back : les mini-séries inspirées de Stephen King, avec Under the Dome
Meilleur remake : House of Cards
Ce que cette adaptation US de la série anglaise du début des années 90 perd en férocité d’analyse et en perversité morale, elle le regagne en virtuosité de réalisation et en qualités d’interprétation grâce à son casting en tout point parfait, avec notamment l’une des révélations de l’année en la personne de Corey Stoll.
Pire remake : Le Tunnel
Saison 2 la moins décevante : Girls
Lena Dunham soit louée pour son courage – pas tant sur le terrain de l’explicite (même si ses anti-héroïnes n’ont vraiment pas peur de se dégrader), mais pour son impressionnante remise à plat des enjeux de sa série, couplée à des évolutions de personnages ambiguës à souhait. Girls se joue des attentes de son public avec une inventivité et une “fuck off attitude“ qui n’étaient jusque-là l’apanage que du seul Louis CK.
Saison 2 la plus décevante : The Newsroom
Meilleure actrice : Tatiana Maslany dans Orphan Black
Même si cette série adorablement roublarde donne l’impression d’avoir grillé toutes ses cartouches lors de sa première saison (à l’instar de la très belle production anglaise Utopia), il ne faut surtout pas fermer les yeux sur le monumental travail de son actrice principale, qui cumule pas moins de neuf rôles différents. Plus fort : l’évidence avec laquelle Tatiana Maslany campe ces différents clones fait oublier la performance et augmente même l’intérêt d’une histoire d’espionnage rappelant parfois les improbables élucubrations d’Alias.
Pire actrice : Jennifer Carpenter dans Dexter
Meilleur acteur : Bryan Cranston dans Breaking Bad
Mec, t’auras beau profiter de ta nouvelle notoriété pour tourner dans tout et n’importe quoi (Total Recall : Mémoires Programmées ou Rock Forever, par exemple), tu fus, tu es et tu resteras Walter « Say… my… name » White alias Heisenberg. C’est comme ça, n’essaie pas de lutter. T’es comme Leslie Nielsen après avoir tourné avec les ZAZ : marqué à vie. Et c’est entièrement de ta faute, mec. Fallait pas être si bon.
Pire acteur : James Spader dans The Blacklist
Meilleure mort : Brody dans Homeland (j’avais prévenu pour les spoilers, BITCHES)
Unique sous-intrigue à peu près logique d’une série qui raconte n’importe quoi n’importe comment depuis le début de sa deuxième saison, le devenir du sergent Nicholas Brody est tout ce qui reste à sauver de Homeland, qui n’a trouvé rien de mieux à faire que de transformer sa meilleure création en personnage secondaire. Entre l’intolérable fille du fugitif, les réflexions politiques de Saul à faire passer Jack Bauer pour un beatnick et des trous scénaristiques de la taille de Ground Zero, la série se rattrape à peine avec cette scène poignante.
Pire mort : Justin Ripley dans Luther
Meilleur caméo : Lindsay Lohan dans Eastbound & Down
Contre toute attente, Lindsay Lohan fut la seule à ressortir de l’expérience cinématographique The Canyons avec un regain de dignité. Sa rehab-ilitation s’est poursuivie avec son apparition joliment décalée dans l’ultime épisode des aventures de Kenny « fucking » Powers, dans un rôle muet mais touchant.
Pire caméo : Brian Austin Green dans Anger Management

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