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Quelle place pour le travail dans la transition écologique ?

L’écologie est considérée comme une façon de produire et de vivre plus respectueuse de l’environnement. La dimension sociale du développement durable est souvent moins mise en avant. Pourtant, une transition écologique implique des répercussions sur l’organisation des sociétés et particulièrement du travail. C’était le thème de la conférence de samedi dernier, à l’Hôtel de région, dans le cadre du Festival Mode d’emploi.

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Par Victoria Chagas-Lopes

En octobre l’OMS a révélé que l’air que nous respirons est cancérigène. « Une nouvelle qui n’a pas inquiété, personne ne s’est révolté pourtant c’est une catastrophe ! » note Dominique Meda. La sociologue, spécialiste de la question du travail insiste sur l’urgence de réduire les impacts de nos modes de production sur l’environnement.

Lucille Schmid élue EELV en Ile-de-France appelle quant à elle au courage pour démarrer une transition écologique et énergétique. Timothy Mitchell professeur d’économie et de sciences politiques de l’université Columbia explique l’évolution de nos consommations d’énergie. Si la conférence tourne par moment à la propagande du parti écologiste, les trois experts réunis à l’hôtel de région se concentrent sur la question des mutations du travail dans le cadre d’une transition écologique.

 

« Que faire des employés d’une central nucléaire qui ferme ? »

Modifier le modèle économique des sociétés a des répercussions sur l’organisation du travail. « La pensée écologique doit penser davantage à cet aspect concret de la reconversion de l’économie » explique Lucille Schmid. Le développement des énergies renouvelables implique évidemment la disparition et la création d’emplois. Fermer une central nucléaire entraîne des licenciements qui doivent être pris en compte dans le cadre de la transition écologique. « La conversion écologique doit s’accompagner d’une conversion sociale », explique Lucile Schmid.

D’après Dominique Méda la transition serait à terme porteuse d’emplois : « une production plus propre nécessite plus de monde ». Au-delà de la quantité, la transition écologique est aussi une réflexion sur la dimension sociale du travail. « La transition implique d’autres formations et d’autres métiers » affirme Lucille Schmid, « l’écologie est une autre façon de penser notre économie, il faut organiser un partage de l’emploi et renoncer à l’idée qu’il faut toujours plus de productivité ».

La transition proposée trace ainsi les contours d’une nouvelle société qui par la reconversion de ses modes de production serait complétement repensée dans toutes ses dimensions sociales, économiques voire politiques.

 

Travailler moins, travailler mieux

Les écologistes dénoncent les indicateurs économiques inadaptés (PIB) et prônent, pour certains, la décroissance pour le bien-être de la planète mais aussi des hommes. Si l’aspect environnemental est mis en avant d’ordinaire, l’écologie est aussi une réflexion sur le quotidien. « Il faut redonner du sens au travail, mettre le travail à sa juste place c’est-à-dire considérer la question de la rémunération, du travail domestique, du bénévolat, laisser plus de temps pour les loisirs… ».

Loin du « travailler plus pour gagner plus » le mot d’ordre des écologistes invite à repenser la société et la place qu’elle accorde au travail. Une personne du public explique même qu’elle mène un projet d’association pour la défense du temps partiel. Alors qu’ils sont majoritairement considérés comme des emplois précaires, cette association milite pour l’assouplissement des conditions d’obtention d’un emploi à temps partiel. Un discours surprenant dans un contexte de crise et de perpétuelle inquiétude liée au chômage.


#écologie

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