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On joue en première partie de Carole Bouquet !

Il y a six mois, on a acheté les droits d’un texte de Vanessa Veselka, L’autoroute des disparues. Il y a trois mois, Vanessa nous a envoyé une carte postale de sa tournée US. Ça avait l’air de plutôt bien se passer pour elle. Il y a trois semaines, elle nous a téléphoné : je viens aux Pays-Bas pour un …

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Il y a six mois, on a acheté les droits d’un texte de Vanessa VeselkaL’autoroute des disparues. Il y a trois mois, Vanessa nous a envoyé une carte postale de sa tournée US. Ça avait l’air de plutôt bien se passer pour elle.

Il y a trois semaines, elle nous a téléphoné : je viens aux Pays-Bas pour un festival rock et littérature. Je pourrais en profiter pour passer trois jours à Paris dans la foulée. Mais ne vous en faites pas, si vous n’avez pas le temps de prévoir grand chose, je comprends. On lui a répondu : non mais tu rigoles ou quoi ? Tu crois qu’on sait pas recevoir nos auteurs, en France ?

On est allées voir ce que c’était que cette histoire de festival. Ça avait l’air tellement cool, on s’est dit : on fera jamais le poids. On a appelé Anne-Sylvie Homassel, qui a traduit Zazen, le roman de Vanessa sorti chez Lot 49. Elle nous a dit : on a prévu une rencontre à la librairie Charybde le 21 novembre, ça va être super. On a appelé Emma et Phil Aronson, les traducteurs du texte qu’on publie chez Moyen-Courrier. Ils nous ont dit : on va faire un dîner à la maison, ça va être super. Sentir qu’on était une équipe, ça nous a regonflées. Du coup on s’est dit : c’est pas aujourd’hui qu’on va laisser la vie nous abattre et les Hollandais nous mettre à l’amende. Tu vas voir si nous aussi on sait pas faire le show ! On a envoyé des mails.

On ne croyait plus en rien. Et puis, le téléphone a sonné. C’était Olivier Chaudenson, le directeur de la Maison de la poésie. Il a dit : c’est vrai qu’il est bien le texte que vous m’avez envoyé. Je pourrais encore caler une lecture le 19 novembre, mais bon, il ne me reste plus que la petite salle. Dans la grande, il y avait Carole Bouquet. Julie a dit : non mais la petite salle c’est déjà bien quand même. Elle a raccroché le téléphone, elle a levé les bras en l’air et elle a dit : 16h30, c’est pas trop tôt hein, pour un whisky ? On a fermé les ordis, on a poussé les tables et on a envoyé la musique.


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