L’expo reste ouverte jusqu’au 31 octobre. Pour compléter votre visite vous trouverez des points de vue détaillés et illustrés dans l’ouvrage qui accompagne cette exposition (par Renaud Payre aux éditions Libel). Il revient sur les projets, les réalisations et les échecs qui jalonnent l’internationalisation de la Ville de Lyon de 1914 à nos jours.
En voiture Simone
S’il y a bien un secteur qui a contribué à l’internationalisation de Lyon, c’est celui des transports.
Tout d’abord c’est dans la « grande » région lyonnaise (il faut inclure ici Saint-Étienne), qu’a été développé le premier réseau de chemin de fer continental dans la première moitié du dix-neuvième siècle. Ce développement particulièrement précoce a permis l’aménagement de nombreuses gares dans la région, qui constituent autant de richesses pour l’avenir car le défi est aujourd’hui de mieux les utiliser ou d’en rouvrir certaines. Le revers de la médaille s’appelle « le nœud ferroviaire lyonnais » qui est développé (à l’échelle nationale voire européenne) à tel point que l’enjeu des trente prochaines années est de résoudre les problèmes liés à son engorgement.
Toujours dans le secteur des transports sur rail, Lyon a été en avance en mettant en place le premier funiculaire au monde sur la colline de la Croix-Rousse en 1862. La Ville de Lyon en a compté jusqu’à cinq (trois sur la colline de Fourvière, deux sur la colline de la Croix-Rousse).
Sur le plan automobile, dont l’industrie était florissante à Lyon au début du vingtième siècle, les constructeurs lyonnais ont été parmi les premiers à se tourner vers les marchés internationaux, notamment les établissements Berliet et Rochet-Schnieder, que ce soit pour vendre des licences, exporter des véhicules ou ouvrir des usines à l’étranger.
Lyon pionnière pour les projets controversés
Au niveau des aménagements routiers, de nombreux projets ont été mis en œuvre sur Lyon, dont la plupart ont été et sont encore fortement critiqués. Le Boulevard de ceinture, bien qu’il ne constitue pas en soit un périphérique, dédié aux automobiles est le premier réalisé en France dès les années 1930. Les tunnels routiers ont marqués les aménagements lyonnais au cours des Trente Glorieuses. Les ingénieurs lyonnais (de la Ville puis des Ponts et Chaussées) ont visité plusieurs tunnels routiers à l’étranger avant de devenir des experts reconnus mondialement dans le champ de l’ingénierie tunnelière.
Ils participèrent notamment aux premières études pour le tunnel de la Manche. Pour clôturer ce chapitre des aménagements hérités de cette période, le Centre d’Echange de Perrache a constitué à son ouverture en 1976 le premier centre multimodal tant décrié à Lyon mais qui a suscité beaucoup d’intérêt à l’extérieur de nos frontières comme en témoigne les visites de nombreuses délégations étrangères.
Du trolleybus au Vélo’v
Concernant les transports collectifs, Lyon a été aussi l’une des capitales du trolleybus avec un réseau particulièrement développé après la Seconde Guerre mondiale. Ce réseau comprend encore plusieurs lignes, dont certaines se sont déployées ces dernières années. Concernant le métro, là aussi les influences étrangères ont joué sur la physionomie du réseau lyonnais (gabarit, insertion urbaine). En termes de technique, le chantier lyonnais a marqué également les experts étrangers (creusement, système de pilotage automatique).
Enfin aujourd’hui, les vitrines de la Ville et de son internationalisation sont Vélo’v en attendant le développement à plus grande échelle du système sur d’autres modes via l’autopartage notamment.
Exposition Lyon l’internationale ! par Archives-Lyon
Lyon : et tes fleuves ?
Deux bémols pour terminer : les limites du développement du transport fluvial (avec le problème de la liaison au Nord jusqu’au Rhin qui n’a jamais été résolu) malgré la situation idéale de Lyon à la Confluence entre la Saône et le Rhône. Et le transport aérien qui subit la concurrence des autres aéroports notamment de Genève ou Nice voire Marseille, malgré des projets ambitieux pour développer un vrai aéroport international à Lyon (développement d’un autre terminal, d’une autre piste, d’une liaison directe avec le centre ville).
Sur le plan géographique, Lyon est un carrefour à l’échelle de la France et de l’Europe. La ville et ses acteurs ont souvent su utiliser cette situation en mettant en œuvre un réseau de transports parfois innovant et performant. Les transports ont été des vecteurs de l’internationalisation parmi d’autres et c’est ce que racontent cet ouvrage et cette exposition.
Pour le citoyen ou le lecteur, ce parcours est aussi une occasion pour questionner les stratégies qui se cachent derrière cette ardente obligation pour les villes d’hier, d’aujourd’hui et de demain de s’ouvrir à l’international. A qui et à quoi sert vraiment cette internationalisation ?
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