C’est le premier classement des élus qui cumulent les mandats. Réalisé par l’Express, il place le sénateur-maire PS de Lyon, Gérard Collomb, en sixième position sur… 1573 élus.
L’hebdomadaire a établi ce palmarès à partir d’un système de coefficient, basé sur l’importance des mandats : coefficient 10 pour la fonction de sénateur, 10 toujours pour la fonction de maire, et 10 encore pour celle de président d’une communauté urbaine. Pour l’Express, un élu passe au stade de « surcumul » lorsqu’il franchit l’indice de 20, soit l’équivalent de deux mandats à temps plein.
b : « J’assume ! »
En tête du classement, le sénateur-maire PS de Dunkerque, Michel Delebarre, avec un indice de cumul de 70 et pas moins de 26 mandats et fonctions cumulés. Quant à Gérard Collomb, son indice s’élève à 43, avec ses 9 mandats et fonctions cumulés. Le seuil de « surcumul » est donc largement franchi.
Sénateur du Rhône, maire de Lyon et président du Grand Lyon, Gérard Collomb est aussi :
- président du Conseil de surveillance des Hospices civils de Lyon,
- président du Syndicat mixte d’études et de programmation du SCoT de l’agglomération lyonnaise,
- président de Lyon Confluence,
- président de la société d’économie mixte (SEM) patrimoniale du Grand Lyon,
- président du pôle métropolitain du G4 (Lyon, Saint-Étienne, Vienne et communauté de l’agglomération porte de l’Isère)
- secrétaire général de la fondation Jean Jaurès.
Invité sur France Culture ce mercredi 11 septembre, Gérard Collomb a été interrogé sur ce classement :
« Moi j’assume. J’assume parce qu’on est dans une république qui est extrêmement centralisée, où le poids des élus locaux est extrêmement faible. Donc si vous n’avez pas la capacité de défendre un certain nombre de positions politiques au niveau national, vous n’existez pas. »
Et d’ajouter modestement :
« On est en train de faire passer la loi sur la décentralisation, si je n’avais pas été sénateur, sans doute cette loi n’aurait jamais vu le jour. »
Pour Gérard Collomb, « maire et président du Grand Lyon, les choses vont ensemble ». Tout comme la présidence de Lyon Confluence « qui va naturellement avec celle du Grand Lyon ». Pourtant, Gérard Collomb l’assure : s’il ne devait garder qu’un seul mandat, il choisirait la mairie de Lyon.
Maurice Vincent, maire de Saint-Etienne, 15e, « défend sa ville »
Dans le top 50 de ce classement des cumulards de France, on trouve aussi Maurice Vincent, sénateur-maire PS de Saint-Étienne, qui pointe à la 15e place, avec un indice de cumul de 39 et 7 mandats et fonctions. En plus de ses mandats de sénateur de la Loire, maire de Saint-Etienne et président de la communauté d’agglomération Saint-Étienne métropole, Maurice Vincent est également :
- président du conseil de surveillance du CHU de Saint-Étienne,
- président du syndicat mixte Sud Loire,
- président de l’association APCET (Acteurs publics contre les emprunts toxiques)
- membre du conseil d’administration de Radio France.
Tout comme Gérard Collomb, il ne cumule pas, il « défend » sa ville :
@CharlesDallara non c’est la volonté de défendre notre ville au mieux compte tenu de la loi. Ms cette loi doit évoluer, pour tous
— maurice vincent (@mauricevincent_) September 10, 2013
Deux autres élus rhônalpins dans le top 50 : les maires d’Aix et de Grenoble
À la 23e place du classement, on retrouve le maire UMP d’Aix-les-Bains, avec un indice de cumul de 37. Également député de Savoie et président de la communauté d’agglomération du Lac du Bourget, Dominique Dord cumule, en plus de ces trois mandats, quatre fonctions : président du conseil de surveillance du Centre hospitalier d’Aix-les-Bains, président de la SEM d’aménagement et de rénovation de la région aixoise, président de l’office du tourisme d’Aix-les-Bains et secrétaire général adjoint de l’UMP.
Et enfin, le maire PS de Grenoble, Michel Destot, arrive en 34e position, avec un indice de cumul de 35 et là encore 7 mandats et fonctions. Car au delà de sa fonction de maire, Michel Destot est aussi député de l’Isère, vice-président de la communauté d’agglomération Grenoble Alpes métropole, président du conseil de surveillance du CHU de Grenoble, président de l’AMGVF (association des maires de grandes villes de France), président de la MEPLF (maison européenne des pouvoirs locaux français) et co-président du Conseil national du PS.
Pour l’instant, ces deux élus n’ont pas réagi au classement de l’Express.
Jean-Jacques Queyranne, l’ex-cumulard repenti
De son côté, le président PS de la région Rhône-Alpes, Jean-Jacques Queyranne, figure en bonne place dans ce classement puisqu’il se retrouve 1369e. Indice de cumul : 10. Un seul mandat. C’est le bon élève de la région.
Pourtant, il a longtemps collectionné les casquettes : ministre, député, maire, conseiller général… Aujourd’hui, il n’est plus « que » président de région. Dans une interview à l’Express, il s’explique sur ce choix :
« Président de région est une tâche très astreignante, qui ne me laissait pas le temps d’exercer correctement mon mandat de parlementaire. En 2012, j’ai donc décidé de ne pas me représenter aux élections législatives. »
Mais ne pas cumuler, c’est perdre le contact avec Paris, ajoute Jean-Jacques Queyranne :
« Beaucoup de sujets concernant ma région se décident à Paris. Pour le plan Campus, par exemple, j’ai pu régler le cas de l’université de Grenoble en discutant trois minutes à l’Assemblée avec la ministre de l’Enseignement supérieur de l’époque, Valérie Pécresse. »
Si le président de région a perdu en pouvoir apparent, il semble avoir gagné en liberté de parole.
« L’un de mes collègues président de région m’a avoué qu’il se représentait à l’Assemblée nationale parce qu’il lui manquait des points pour sa retraite », confie-t-il.
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