Grande première ! Les sommes versées aux collectivités locales (communes, communautés de communes, établissements publics) au titre des « aides exceptionnelles » d’investissement, ont été rendues publiques par le ministre de l’Intérieur. Autrefois, ni le Sénat, ni l’Assemblée nationale ne daignaient dévoiler l’usage et le montant des cagnottes. Quant aux députés et sénateurs, ils ne disaient que ce qu’ils voulaient bien en dire. Oh, la décision n’a pas été totalement spontanée, car intervenue à la suite d’une condamnation du ministère par le tribunal administratif de Paris à la demande d’une association de contribuables.
Au titre de ces aides, le département du Rhône a bénéficié en 2001 et 2012, confondus, de 3,6 millions d’euros sur les quelque 59 millions distribués en France à la même période.
Si les sénateurs sont rattachés à l’ensemble du département, les députés soignent leur circonscription , plus petite géographiquement, d’où les critiques de « clientélisme » attachées à ce dispositif.
Ceux qui sont maires n’oublient pas leur commune. Directement, comme l’UMP François-Noël Buffet (avec 40 000 € pour la toiture de la mairie d’Oullins) ou Philippe Cochet, avec une somme équivalente, pour un centre culturel caluirard. Indirectement, aussi. Car l’on peut compter sur un petit coup de pouce d’un ministre ou des présidents de l’Assemblée nationale ou du Sénat. Mieux vaut alors, ici, être du même bord politique pour amadouer les tirelires. Ainsi, le député-maire (UMP) de Villefranche, Bernard Perrut, a obtenu une belle obole de l’UMP Bernard Accoyer, alors président de l’Assemblée, d’un montant de 200 000 €, permettant de financer un carrefour routier et l’acquisition de deux immeubles. L’année suivante, en 2012, Villefranche bénéficie encore, via le même Accoyer, de 100 000 € pour l’extension d’une école cette fois.
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