Leur objectif, toujours le même : mobiliser une nouvelle fois l’opinion publique sur les 1300 emplois qui seront supprimés si aucune offre de reprise n’est déposée avant minuit. Le noir de leurs tenues et leur rassemblement silencieux auraient pu faire croire qu’ils étaient déjà en deuil de Kem One.
« Cela n’a rien à voir ! rejette Stéphanie, salariée qui a participé à l’organisation de la manifestation. Nous souhaitions que tout le monde porte des vêtements de la même couleur pour montrer notre solidarité, que nous sommes une véritable communauté. Le noir, c’était simplement plus pratique. »
Dans l’attente, se serrer les coudes
Une vingtaine de personnes extérieures à l’entreprise étaient venues soutenir les salariés. « Il y avait des proches, d’anciens collègues d’Arkema », ajoute la jeune femme.
« Nous avons transmis un courrier à Gérard Collomb, ainsi qu’au préfet de Rhône-Alpes, pour leur rappeler la gravité de notre situation, précise-t-elle. Nous attendons lundi, il faut être patients. »
La société, née en juillet 2012 du rachat de la filière vinylique d’Arkema par le financier Gary Klesch, a été placée en redressement judiciaire le 27 mars. Si aucun dossier n’est déposé avant ce vendredi, le liquidateur judiciaire peut choisir de laisser un nouveau délai ou bien de maintenir l’audience au tribunal de commerce de Lyon, qui pourra prononcer une liquidation judiciaire.
Aller plus loin
Chimie : plan social déguisé chez Arkema ?

Rue89Lyon est menacé ! Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…