Ce mardi 23 avril, c’est le jour où les partisans du mariage pour tous célèbrent le vote de la loi, place Bellecour. Au même moment, les anti-mariage gay organisent un rassemblement à quelques centaines de mètres, place Carnot.
Rapidement, une manifestation sauvage (car non-autorisée) de quelques centaines de personnes est partie en direction des quais du Rhône. Parmi elles, tous les groupuscules d’extrême droite sont représentés.
Rive droite, des cannettes et des barrières sont lancées en direction de la police. Un des manifestants tente même d’arracher l’appareil photo d’un policier, lui mettant au passage deux coups de poing dans les côtes.
Arrivé sur la rive gauche du Rhône, au niveau des universités, un petit groupe d’individus (entre cinq et dix selon les versions) foncent sur deux journalistes photographes.
Une photographe indépendante est particulièrement visée. La jeune femme peut éviter deux coups de pied mais pas le troisième.
L’un des agresseurs est interpellé par le commandant de la BAC, qui doit éviter un coup de pied.
« Un catholique identitaire »
Un mois est passé. A l’audience, celui qui était en pointe sur la manif parle d’une voix mal assurée. Le prévenu, un apprenti frigoriste de 24 ans, se présente comme un « catholique lyonnais » qui fréquente la « paroisse de Saint-Irénée ».
Aux avocats des parties civiles (la photographe, le commandant de la BAC et le policier-photographe) , il répond tranquillement qu’il « fréquente Génération identitaire », présenté par lui-même, du bout des lèvres, comme « un groupuscule d’extrême droite ».
« Ce sont des amis de ma paroisse », dit-il. Il va au local de la Traboule, dans le Vieux-Lyon, « parle politique » et participe aux actions, comme l’occupation de la mosquée en construction de Poitiers.
Pour cette manif sauvage, il prétend être un « suiveur » et nie avoir donné des coups au policier qui prenait des photos ou d’avoir tenté de donner un coup de pied au commandant de la BAC qui l’interpellait. Quant à la photographe, il reconnaît l’avoir ciblé pour « l’empêcher de prendre des photos ».
Supporter stéphanois, puis lyonnais
Ce militant identitaire n’est pas inconnu des services de police, ni de la justice. Après avoir supporté Saint-Etienne, il est passé chez l’ennemi en devenant membre de la « Mezza Lyon », un groupe de supporters non-officiel proche de l’extrême-droite, considérés comme des hooligans. Avec quatre amis de la « Mezza » il a été condamné pour des dégradations de véhicules devant le local des Magic Fans (le principal groupe de supporters stéphanois).
Le juge a certainement tenu compte de ce passif en condamnant le militant identitaire pour des violences sur la journaliste, le policier qui prenait des photos et le commandant de la BAC. Outre les 18 mois de prison avec sursis, il a interdiction de paraître dans tout lieu où se déroule une manifestation sportive (on pense aux stades de foot) ou dans toute manifestation, avec un périmètre d’exclusion de 500 mètres.
En moins d’un an, c’est la seconde fois qu’un militant identitaire lyonnais est condamné à Lyon pour des faits de violence.
Ce vendredi matin, le parquet, qui avait requis 16 mois de prison ferme dont 8 sursis, a fait appel de la décision.
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> Article actualisé le 31 mai à 16h suite à l’appel du parquet
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