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Centrifugeuse de visionnage, épisode 14

Aujourd’hui, le cinéma de genre s’agite de soubresauts, tandis que les restes du monde n’en finissent plus de s’embourber dans leur complaisance crasse.

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Much Ado About Nothing

The Lords of Salem de Rob Zombie

Rob Zombie aime sa femme Sheri Moon. C’est un fait irréfutable, et même le jalon essentiel de sa filmographie. Elle est sa muse, son égérie, son double maléfique. Il lui compose des rôles que personne d’autre ne pourrait lui écrire, et pour cause : son jeu si particulier ne semble exister que pour donner chair aux élucubrations esthétiques de son homme. Ces deux là sont nés pour tourner ensemble. The Lords of Salem est la suite logique d’Halloween 2 dans l’auscultation de leur histoire d’amour, à l’aune d’une quarantaine diaphane encore empesée des excès passés. Sheri Moon donne tout ce qu’elle a, Rob un peu moins. Pour canaliser ses démons, il triture la bande-son et touche souvent au dantesque.

College Boy de Xavier Dolan

Bitch please. Que les mères et pères la pudeur aillent donc jeter un œil au générique des Experts – sérieusement, juste le générique. Niveau violence, les jeunes sont exposés à bien pire, en permanence. Quant au fond, la symbolique, le message… Xavier, très cher Dolan. Sors donc de ta sphère hype, de ta cinémathèque personnelle exiguë, regarde le monde, arrête d’écouter Indochine. Va, vis et deviens.

Stoker de Park Chan-wook

Wentworth Miller a bien regardé des films d’Hitchcock avant d’écrire son scénario. Park Chan-wook a bien compris que c’était son style pompier que les Américains appréciaient, et pas tant la radicalité de son discours. Matthew Goode maîtrise très bien le regard ambigu – c’en est même hilarant. Nicole Kidman est à deux doigts de réaliser que le Botox n’est pas l’avenir de l’acting. Stoker est un film d’élèves appliqués, qui versent de temps en temps dans la transgression pour faire leurs intéressants.

Evil Dead de Fede Alvarez

Maudit sois-tu, cinéma d’horreur. Ta médiocrité ambiante pousse à considérer le moindre produit honorable comme une « révolution ». OK, personne n’en souffre tant les propositions originales et / ou de réelles qualités demeurent désespérément marginales. La porte s’ouvre pour des artisans studieux comme Alvarez, et à la limite, tant mieux. Seulement voilà : l’attrait du film de 1981 résidait dans son inventivité, son ton unique, mélange astucieux d’horreur premier degré et d’outrance dans ta face, sans oublier le jeu indescriptible du grand (enfin, aujourd’hui, du gros) Bruce Campbell. Ce remake, tout correctement exécuté soit-il, ne contient aucun de ces éléments, et n’a de fait aucun sens.

Resolution de Justin Benson et Aaron Moorhead

Tiens, c’est marrant, le pitch est le même que le remake d’Evil Dead : deux potes d’enfance, qui ne se sont pas vus depuis un bon bout de temps, se retrouvent dans une cabane isolée pour ce qui s’avèrera être une cure de sevrage stupéfiante. Par contre, les deux réalisateurs ont un budget très exactement 17 fois inférieur à la dernière prod’ de Sam Raimi, et il s’y passe donc moins de trucs. Beaucoup moins, en fait, et c’est bien là le problème. En dépit d’efforts scénaristiques certains, Resolution tente de broder une atmosphère étrange à partir de pas grand-chose, et y parvient modérément, jusqu’à son final flou. Du cinéma fantastique centriste, en quelque sorte.

Liberal Arts de Josh Radnor

Josh Radnor joue Ted Mosby, le personnage principal de la série à succès How I met your mother. Mais Josh Radnor aimerait bien qu’on se souvienne de lui autrement que comme le personnage principal de la série à succès How I met your mother. Aussi, quand il a cinq minutes dans son emploi du temps de Josh Radnor, il s’écrit un rôle de prof intello qui aime les livres. Pour bien marquer le coup, pour que le public, SON public n’oublie jamais, il se filme très souvent en train de lire des livres. Des fois, il donne des conseils sacerdotaux aux superbes demoiselles qu’il ne manque pas de séduire comme ça, presque malgré lui. Le message est clair : protégeons Josh Radnor et son ego, ils en ont grand besoin.

A Glimpse Inside the Mind of Charles Swan III de Roman Coppola

Salut les haters. Non, les films de Wes Anderson n’ont rien de “facile”. Il ne suffit pas d’avoir des personnages, des situations décalées et de secouer le tout pour que la sauce prenne. La preuve avec le dernier long de son co-scénariste en chef, éminent fils et frère de, qui s’amuse avec les restes d’un Charlie Sheen apparemment condamné à jouer son propre rôle devant des caméras peu inspirées. Le talent ? C’est bon pour les hipsters, coco.


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