L’association Robins des bois diffuse une version réactualisée de son atlas des sites terrestres et maritimes pollués aux polychlorobiphényles (PCB). Mauvaise nouvelle : le nombre de zones polluées en Rhône-Alpes ne diminue pas, comme dans toute la France.
Dans le département du Rhône, pas moins de 18 sites terrestres seraient concernés par cette contamination aux PCB. Un de plus qu’en 2011. Et sur la zone « Rhône-Méditerranée-Corse », leur nombre passe de 112 à 133 entre 2011 et 2013. La faute à la persistance dans l’environnement des produits contenant des PCB, pourtant interdits depuis 1987 car reconnus comme étant des perturbateurs endocriniens.
Sites terrestres pollués aux PCB (en rouge les sites nouvellement recensés)
Il s’agit souvent de sites industriels. Comme celui d’Archemis à Décines-Charpieu sur l’emplacement d’une ancienne usine de textiles artificiels qui y a laissé ses déchets. Le site rhodanien nouvellement répertorié par l’association se situe à Dardilly sur le site de la décharge de Bouquis. Il ne s’agit pas d’une pollution nouvelle, mais historique comme l’explique Christine Bossard de l’Association Robins des bois :
« Si les PCB étaient présents il y a 10 ans et que le site n’a pas été dépollué, alors ils sont toujours là aujourd’hui. De la même manière qu’ils n’apparaissent pas naturellement dans l’environnement, il n’en disparaîtront pas naturellement. Souvent les sites sont anciens mais la pollution est toujours d’actualité. »
A l’instar du département du Rhône, celui l’Isère est très touché, en raison notamment d’une forte tradition industrielle dans la région. Les activités industrielles étant responsables de plus de la moitié de la pollution aux PCB selon l’association.
Pollution du Rhône et de la Saône : le statu quo
Malgré des programmes d’actions nationaux et régionaux pour résorber la pollution des cours d’eau, la cartographie de l’association concernant la situation des fleuves de la région Rhône-Alpes ne montre aucune évolution entre 2011 et 2013.
Et s’il est possible de pécher dans le Rhône ou la Saône, la consommation de certains poissons est interdite en raison de la présence de PCB dans leur chair. Une interdiction qui porte essentiellement sur les poissons migrateurs et ceux des fonds (qui vivent près des boues et sédiments, là on l’on trouve les concentrations les plus importantes).
Rappelons qu’entre 2006 et 2009, la consommation de tous les poissons du Rhône était interdite.
Mais sur d’autres cours d’eau c’est la consommation de tous les poissons péchés qui est interdite. C’est notamment le cas dans l’Isère et le Gier.
Pour expliquer cette pollution persistante, l’association pointe une « action insuffisante » des pouvoirs publics.
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