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A Lyon, la manif contre le projet de loi de

« Nous on n’a pas de compte en Suisse »

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Entre 1 800 et 3 000 personnes (selon la police ou les organisateurs) ont défilé ce mardi 9 avril dans les rues de Lyon pour manifester leur opposition à l’Accord national interprofessionnel sur l’emploi (ANI).

Cet ANI, conclu le 9 janvier 2013 entre le Medef et 3 organisations syndicales de salariés (CFDT, CFE-CGC et CFTC) devait être adopté aujourd’hui par l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du projet de loi sur la sécurisation de l’emploi. Des manifestations ont été organisées dans toute la France.

Cinq syndicats étaient présents : la CGT et FO qui avaient refusé de signer l’ANI ainsi que la FSU, Solidaires et l’UNSA. La mobilisation était encore plus faible que lors de la manifestation du 5 mars qui avait rassemblé 7 000 personnes selon les organisateurs.

La tête du cortège des manifestants opposés à l’ANI, le 9 avril 2013. Photo : Jérémy El Mlaka / Rue89Lyon

Pour les manifestants, partis de Sans Souci (Lyon 7e) à 10h30, cet accord de « flexisécurité » entérine surtout une précarité de fait pour les salariés. Philippe Baot de la CGT chômeurs (Privés d’emploi et précaires) explique qu’il s’agit surtout de manifester pour conserver les acquis du droit du travail :

« L’ANI balaie très large. C’est un projet de casse du travail, une véritable régression en terme de droits. Demain, si notre entreprise veut nous muter à 100 km, on aura plus qu’à se taire et accepter, ou démissionner. On ne veut pas de cette flexibilité, de cette précarité ».

 

Au micro, les organisateurs s’en prennent au gouvernement et, de manière à peine voilée, à l’ancien ministre du Budget, Jérôme Cahuzac.

« Nous on n’a pas de capital, nous on n’a pas de compte en Suisse, nous on a juste notre salaire ».

Même sans l’affaire Cahuzac, l’agacement des salariés serait le même, selon les militants CGT. L’alternance socialiste, attendue par beaucoup, déçoit. Les syndicats déplorent des mesures trop « marginales », comme les emplois aidés ou de génération, insuffisants pour lutter contre la précarisation et l’augmentation du nombre de chômeurs. Philippe Baot :

« Le gouvernement socialiste est pire que le précédent. Il ne propose que des mesures en contradiction avec le droit du travail. On attendait mieux des socialistes, des réelles propositions. On entend de plus en plus de gens de gauche qui sont déçus par l’alternance et qui commencent à se diriger vers les extrêmes ».

Au terme d’une semaine d’examen à l’Assemblée nationale, le texte a été quelque peu modifié par les députés. Il devrait être adopté sans difficulté par les députés.


#Emploi

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