Ce terrain est près de chez moi. Je les connais bien, pour de temps en temps leur donner un coup de pouce, venir jouer avec les enfants, partager ensemble des moments simples mais tellement enrichissants. Ce qui me révolte, ce n’est pas leur expulsion mais la manière dont cela a été fait. Le non respect de cette fameuse circulaire et des Hommes.
Savoir que le terrain a été rasé sans qu’une date précise ne leur ait été donnée ni en français ni en romani, qu’ils n’ont pas eu le temps de faire leurs valises, que certains n’étaient même pas présents ce matin là.
L’une a perdu ses photos de famille, l’autre son violon, encore une, son dossier médical sans compter les couvertures, leurs provisions, leur intérieur si bien arrangé avec ce que nous , nous mettons dans nos poubelles.
Ces invisibles ce sont des familles entières, des enfants scolarisés ou en cours de scolarisation, des vieillards, des femmes enceintes dont une à plus de 8 mois si belle et toujours si gaie.
Oui, « dans le calme » a écrit le Progrès. Non, je réponds. Dans la peur de faire l’objet d’une reconduite à la frontière. Dans la crainte de faire parler d’eux et d’être ensuite montrer du doigt.
La peur, ils vivent avec chez eux, en Roumanie, en Bulgarie ou Macédoine. La peur, dans tous les autres pays d’Europe où ils tentent de refaire leur vie. En France, mon pays. As-tu perdu la tête ?
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