- François, le 1er
C’est le pape des premières fois. Premier pape latino-américain, premier pape jésuite, premier François.
Et pas François 1er. La précision a été apportée dans la soirée par le porte-parole du Vatican Federico Lombardi : le nouveau pape s’appellera tout simplement « pape François ». François, en hommage à Saint François d’Assise qui décida « d’épouser Dame Pauvreté ». Un signal appelant à la pauvreté de l’Eglise.
- Habemus pampa
« Du nouveau monde au balcon », comme l’indiquait Libération dans sa Une : c’est en effet la première fois de l’histoire qu’un latino-américain prend la tête du Saint-Siège. Latino mais d’ascendance piémontaise. Jorge Mario Bergoglio est originaire du Nord de l’Italie, de quoi réjouir la péninsule qui se console comme elle peut de la nouvelle élection d’un pape non-italien. Un choix de consensus, pape François représentant l’équilibre entre un parti romain conservateur et des religieux étrangers plus réformistes.
- Papagonie
Un pape de transition : en 2005 Jorge Bergoglio était arrivé juste derrière Josef Ratzinger en nombre de votes. Pourtant cette fois il n’était pas parmi les favoris, les paris se tournant après la renonciation de Benoît XVI, vers un pape plus jeune que l’argentin qui a déjà 76 ans et un poumon en moins.
- Salut la Compagnie
C’est aussi la première fois qu’un pape est issu de la Compagnie de Jésus. Archevêque depuis 1998 il est le premier jésuite à avoir été nommé par le pape Jean-Paul II, primat d’Argentine en 2001. Mais pour Bernadette Sauvaget, spécialiste des religions à Libération, le fait que le nouveau pape appartienne à la Compagnie de Jésus n’a pas été un critère de choix et ce n’est pas non plus l’élément qui fait de lui le pape des pauvres mais bien sa personnalité.
- Et la dictature argentine ?
Une personnalité austère, nécessaire en temps de crise de foi. Mais un passé controversé, comme souvent à l’arrivée d’un nouveau pape. Le journaliste Horacio Verbitsky a écrit plusieurs articles et ouvrages sur les années de plomb de la dictature argentine (1976-1983) dans lesquels il relate des événements plus qu’embarrassants. Le journaliste Claude Mary raconte sur Rue 89 que, durant la dictature, les prêtres étaient très impliqués dans les bidonvilles et persécutés par la junte militaire. Deux jésuites, enlevés et torturés affirment avoir été livré par Bergoglio. Mais il a toujours nié toute implication.
Nouveau pape, nouveau monde, nouvelle ère mais le pape François va quand même devoir gérer les crises du Vatican, notamment l’affaire VatiLeaks.
Chargement des commentaires…