L’incendie du lieu où devait se tenir le quinzième Forum de la Nation, organisé par l’extrême droite nationaliste semble avoir donné des idées aux antisémites de tout poil.
Les tenants du « complot juif » qui publient sur un obscur site antisémite propagandes.info (dont les premiers articles remontent à décembre dernier) ont posté un photomontage où l’on voit le président de la Licra, Alain Jakubowicz, en train de remplir un jerrican d’essence dans une station service. La photo est censée être une capture d’écran d’une caméra de vidéosurveillance d’une station service de Neuville-sur-Saône datée du 9 février.
Elle est légendée par cette phrase :
« Jerry Kahn, frère de Patrick Kahn et cousin d’Alain Jakubowski ».
Patrick Kahn étant le porte-parole Rhône-Alpes de la Licra. L’association a décidé de porté plainte à la suite de la publication de cette caricature antisémite suggérant que la Licra est responsable de l’incendie.
Sur son compte Facebook Yvan Benedetti, le président de l’Oeuvre française, groupuscule pétainiste à l’origine du Forum de la nation, avait accusé la Licra ainsi qu’un des membres du Collectif 69 de vigilance contre l’extrême droite d’avoir « allumé la mèche » :
« Ceux qui ont allumé la mèche sont à rechercher à la Licra en la personne de M.Jakubowicz son Président, de M.Khan son porte parole à Lyon, ainsi que de M.Creus, président du collectif 69 et conseiller régional du front de gauche. La Licra, qui défend les intérêts d’Israël, pays étranger, avait demandé l’interdiction de la tenue du Forum de la Nation, s’octroyant la prérogative de décider qui, dans notre propre pays, a le droit de se réunir, de s’exprimer ».
La Licra avait demandé l’interdiction de ce rassemblement compte tenu de ses participants, révisionnistes et conspirationnistes notoires.
Dans un communiqué publié ce vendredi en fin d’après-midi, la préfecture du Rhône a indiqué qu’elle ne pouvait interdire un tel rassemblement car « tenu dans un lieu privé » :
« Jean-François Carenco, préfet de la région Rhône-Alpes, préfet du Rhône, tient cependant à préciser qu’il sera très attentif aux propos qui seront tenus lors de cette manifestation. S’ils devaient se révéler être de nature raciste ou négationniste, le préfet saisira le procureur de la République au titre de l’article 40 du code de procédure pénale ».
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