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"Lendemains de fête", puzzle insolvable d’une vie perdue

Critique/ Julie Bérès a présenté en avant première sa nouvelle création à la Maison de la Culture de Grenoble. Dans un mélange de danse, d’arts visuels et sonores, la dramaturge nous plonge cette fois dans les recoins secrets de la tête d’un vieil homme à la recherche de sa mémoire perdue. Résultat : complexe, abstrait… et redondant. 

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Lendemains de fête

Copyright: Philippe Delacroix

« Qu’est-ce qui est important dans une vie ? À quoi ai-je donné de l’importance ? ».

Deux questions universelles auxquelles Julie Bérès tente d’apporter une réponse en s’intéressant au quotidien d’un couple dont le mari, Jacques, se bat contre la maladie d’Alzheimer. Sous nos yeux défilent le film de sa vie. Désir, amour, mort, argent, musique, peur de la vieillesse… Ses souvenirs sont désordonnés, ses réflexions abracadabrantes, du coup, le spectateur sort perdu, égaré de cette plongée forcée et dérangeante dans l’intimité et la sexualité de deux personnes âgées.

Une mise en scène rythmée mais redondante

Dans un décor mouvant, Jacques fait face à des entités extravagantes, inquiétantes parfois, incarnant ses souvenirs passés, ses délires et ses peurs. Ces acrobates mystérieux apparaissent et disparaissent par des trappes dérobées, rebondissent sur des trampolines dissimulés. Si ces pirouettes étonnent et captivent au début, elles deviennent vite lassantes. De la même manière que la mise en scène qui, alternant scènes privées du couple et scènes collectives où déambulent les autres protagonistes, tombe facilement dans la redondance et la répétition. Le tout laissant le spectateur hagard de ne pas comprendre les situations énigmatiques qui se déroulent devant ses yeux.

C’est donc naturellement une question, « Et toi mon cœur, pourquoi te bats-tu ? », inscrite sur le décor à la fin de la représentation, qui clôt la pièce et la longue liste des interrogations effleurées par l’œuvre. Et à l’image de son personnage principal, incapable de se souvenir de ce qu’il a mangé la veille, le spectateur ressort de ce voyage, comme des « lendemains de fête » bien arrosées : indécis, frustré et submergé de questions qui resteront sans réponses.

Le 20 mars 2013 au Théâtre Théo Argence à Saint-Priest.

Du 10 au 11 avril au Théâtre de Bourg-en-Bresse.

 


#Danse

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