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Valenciennes, le bassin Houllier

RANK’N’OL #30.

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L’OL s’est imposé à Valenciennes (0-2) dans un style qui a fait rajeunir tout le monde de sept ans. Un match que Gérard Houllier n’aurait pas renié. Tout comme il ne pourra pas renier longtemps Gueïda Fofana. Pas besoin de test de paternité, on a suffisamment d’éléments. Eh oui ! La Rank’n’OL attitude réserve parfois quelques surprises.

Vendredi 25 janvier 2013, 22ème journée de Ligue 1

Valenciennes FC – Olympique Lyonnais 0-2

Buts : Fofana (8ème), Gomis (28ème)

 

Valenciennes-Lyon

 

Notes : la grille d’éval’

#1 Rennes-OL 0-1 ; #2 OL-Troyes 4-1 ; #3 Évian TG-OL ; #4 OL-Valenciennes ;#5 OL-Ajaccio ; #6 OL-Sparta Prague ; #7 Lille-OL ; #8 OL-Bordeaux ; #9 Kiryat Shmona-OL ; #10 Lorient-OL ; #11 OL-Brest ; #12 OL-Bilbao ; #13 Nice-OL ;#14 OL-Bastia ; #15 Bilbao-OL ; #16 Sochaux-OL ; #17 OL-Reims ; #18 Prague-OL ; #19 Toulouse-OL ; #20 OM-OL ; #21 OL-Montpellier ; #22 OL-Kiryat Shmona ; #23 Saint-Étienne-OL ; #24 OL-Nancy ; #25 PSG-OL ; #26 OL-Nice ; #27 Épinal-OL ; 28 Troyes-OL ; #29 OL-Évian TG

 

1. Gueïda Fofana : quand Pippo Inzaghi enterrait de manière (forcément) injuste le destin (forcément) grandiose de l’OL de Gérard Houllier un funeste soir d’avril 2006, il n’avait pas encore fêté ses 15 ans et vivait à 657 km de Gerland. Mais même depuis son Havre natal, Gueïda Fofana semble avoir été fabriqué pour Lyon, et plus encore pour le 4-3-3 « Serpent à Sonnette » institutionnalisé par Houllier. D’ailleurs, dès la mi-août, le Rank s’était déjà penché sur son cas invoquant même – avec la distance requise – Steven Gerrard, le milieu box-to-box de référence, lancé par le père Gégé, encore lui. Alors le voir régner sur le milieu de terrain, marquer un premier but presque tout seul et amener le deuxième dans la région natale du désormais directeur technique des New York Red Bulls est bien la preuve qu’il existe une filiation au-delà de toutes considérations géographiques ou chronologiques. Et si on considère que tout cela a eu lieu le jour de l’anniversaire de David Ginola, l’histoire en devient même carrément mystique.

2. Maxime Gonalons : qu’on soit bien clair, Maxime Gonalons possède tout ce réclame le Rank’n’OL : une place de patron dans le sanctuaire du 4-3-3 à la lyonnaise – comprendre au milieu de terrain –, une tendance à incarner comme personne l’idée qu’on s’est jamais faite des Lyonnais – du moins depuis la Sainte Trinité Lacombe-Di Nallo-Chiesa –, et donc un filon d’inspiration inépuisable pour les auteurs du Rank, de « Busquets si la Ligue 1 le veut bien » au fils modèle de la classe très moyenne, jusqu’à Washing Maxime, sobriquet à l’adresse de tous ceux qui ont un jour rêvé d’une partie de pêche en Dombes avec Thurston Moore et Kim Gordon. Au lieu de quoi, le Rank’n’OL préfère ne pas faire grand cas de la gratitude, de la même manière qu’il a préféré laisser ce qui lui reste de bonne foi pour s’emporter pour le premier rookie venu, surtout s’il s’appelle Fofana ou Umtiti. Toujours plus facile de s’emporter pour un futur crack dont la marge de progression semble être pile ce qui sépare l’OL actuel de la promesse d’une nouvelle domination. Surtout quand on sait qu’on aura bien des occasions de ramener Gonalons sur la durée à la seule place qui lui revient, celle du boss. Une imagination ardente rattrapée par la prudence réalisatrice : difficile de concevoir un Olympique plus lyonnais que celui que dessinent les apparitions répétées de Gonalons à l’ombre des protégés du moment.

3. Bafétimbi Gomis : le joueur le plus bankable actuellement en stock à Tola Vologe a tout fait pour donner des regrets. À qui ? On ne le saura que le 1er février. À son coach et à ses supporters, qui regretteront le combattant capable de passer en un quart de seconde du rôle de premier stoppeur à celui de dynamiteur de la défense adverse ? Ou à son président qui, après l’avoir vu ouvrir une brèche pour Fofana sur le premier pion puis planter le deuxième, s’est dit qu’il aurait bien pu partir, non pas pour 14 millions, mais pour 16 s’il avait davantage eu le goût pour les bancs de la Premier League ou les pétrodollars du championnat russe ? Sa deuxième mi-temps a été plus discrète. Mais faut dire que Gomis a d’autres soucis que le foot en ce moment.

4. Samuel Umtiti : on évoquait la semaine dernière l’aubaine que ce serait pour Rémi Garde d’avoir deux Umtiti sous la main, un pour jouer dans l’axe, un pour jouer à gauche. Umtiti a donc décidé que, tout latéral qu’il était sur le papier, il pouvait tout à fait couvrir les deux postes, permettant ainsi à Lovren de toucher une prime de match à moindre frais. On soulignait il y a deux semaines qu’Umtiti avait raté un seul truc à Troyes : un centre. Umtiti a donc décidé d’offrir, au bout de 3 minutes, ce qui aurait dû être une passe dé’ si le tir Lacazette n’avait pas fini sur la transversale. De là à dire qu’Umtiti pourrait rétablir la situation économique de la France, il y a un pas que nous ne franchirons pas. Mais force est de constater, en toute objectivité, qu’il n’y a finalement que très peu de défis lancés depuis le Rank’n’OL que le fossoyeur de Ménival n’a pas relevés.

5. Gérard Houllier : il y a le foot qui n’est jamais qu’une question d’épure quand on le confie à la Juve : le noir, le blanc, on vient, on joue, on gagne. Et puis, il y a ce que Gérard Houllier a voulu en faire à la tête de l’OL : le noir profond, celui du Darkhorse, on vient, on joue bien une mi-temps, on gère. À la classe ouvrière des Agnelli, Houllier a préféré un autre modèle, celui de la classe moyenne caractéristique du monde des PME-PMI d’Aulas. Pour ça, suffisait de reprendre à son compte le 4-3-3 laissé par Le Guen pour y injecter une bonne dose de théorie, autrement connue sous le nom de Serpent à Sonnettes, et institutionnaliser le système en question, au point de le rendre indépassable à l’échelle du jeu à la lyonnaise. Y compris quand cette forme de domination qui permettait de plier l’affaire face au tout-venant de L1 en première période pour mieux laisser filer la suivante sans vraiment forcer menaçait de foutre le camp. C’est pourtant cette gestion rationalisée à l’extrême, ne proposant en guise de variation au onze type qu’un turn over à la marge où les seconds rôles se voient confier des compositions sur mesure – Lamine Diatta hier, Rachid Ghezzal aujourd’hui – qui a semblé refaire surface cette fois. De quoi se dire après ce match au Stade du Hainaut plié sur le modèle des années 00 que l’idée de domination a encore de l’avenir entre Saône et Rhône.

 

C’est cadeau : le  Rank’N’Aulas !

 

Si le Rank’n’OL est le temple de la mauvaise foi, alors Jean-Michel Aulas est son prophète. La preuve le temps de ce Rank 100 % freestyle lâché en six minutes chrono pour BeIN.


VA-OL

 

1. Yacine Benzia : ce que JMA a vu : « Nous avons des solutions en interne, notamment avec le jeune Yacine Benzia qui, comme vous l’avez vu, a donné mille tourments à la défense valenciennoise. » Ce qu’on a vu : trois ballons dont un perdu en sept minutes de jeu.

2. Lisandro : ce que JMA a vu : « Nous avons répondu non à la proposition de prêt de la Juventus. Compte tenu de ses qualités de joueur, mais aussi de meneur d’hommes et de son image, Licha est indispensable à Lyon. » Ce qu’on a vu : le coup de la blessure diplomatique à l’échauffement et une présence dispensable pour cette fois.

3. Yoann Gourcuff : ce que JMA a vu : « Yoann était sur le banc ce soir. Pour nous, c’est un déchirement. Ce qui veut dire qu’il va rester comme les autres joueurs, notamment pour avoir une équipe solide face à Tottenham en Ligue Europa, mais aussi pour la suite du championnat. » Ce qu’on a vu : un mec en chasuble qui trottinerait presque comme Bodmer qui s’est resservi quatre fois à la ronde des entrées de Courtepaille.

4. Bafétimbi Gomis : ce que JMA a vu : « Rémi Garde  le fait jouer et le protège. On l’aime tous beaucoup et on l’a défendu quand il a connu des difficultés sur le terrain comme dans sa vie personnelle. Il a marqué ce soir, permettant à l’équipe de faire un résultat. D’ailleurs, la dernière fois qu’on avait gagné ici, on avait été champions. » Ce qu’on a vu : c’est écrit dans le Rank.

5. Michel Bastos : Ce que JMA a vu « Il n’y a pas encore d’accord concernant Michel. On est en train de discuter. Il s’est mis d’accord avec les Allemands de Schalke 04, nous avec un autre club. Il faut qu’on discute tranquillement et qu’on trouve la meilleure solution pour lui. Michel est venu avec ses coéquipiers ce soir et je l’ai fait applaudir. » Ce qu’on a vu : Michel qui joue avec sa nouvelle appli Langenscheidt sur le banc.

Par Pierre Prugneau et Serge Rezza

Retrouvez le Rank’n’OL sur OL Dirty Bastards et sur la 89ème minute.


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