L’inauguration du dernier tronçon de l’A89, reliant Balbigny dans la Loire à la Tour de Salvagny dans le Rhône aura lieu, samedi 19 janvier, en grande pompe. Seront présents le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, le président de Vinci Autoroutes, Pierre Copey ainsi que les préfets des deux départements.
Seront présents, également, les militants du collectif de soutien à la lutte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes de l’Ouest lyonnais.
Le collectif, qui lance un appel manifester, fait le parallèle entre la construction de l’aéroport de NDDL et nombre de projets rhônalpins comme le Grand stade de l’OL, le TOP (autrement nommé Anneau des sciences) ou encore le Lyon-Turin. Avec l’A89, ce sont autant de projets qui font partie, selon ce collectifs, des « bétonnages inutiles » de la région. Les opposants dénoncent en effet :
« Un grand projet d’infrastructure inutile, nuisible, dévoreur de terres agricoles, de biotopes et d’argent public »
Vinci se félicite d’avoir construit une autoroute « exemplaire au niveau de l’environnement », permettant de relier Lyon à Bordeaux plus rapidement qu’en TGV. Le géant du béton peut également se féliciter d’avoir enrôlé, pour l’A89, l’une des principales associations écolos de Rhône-Alpes, la Frapna. interrogé par l’AFP (via la gazettedescommunes.com), Raymond Faure, président de la Fédération Rhône-Alpes de protection de la nature (Frapna), concède que “c’est une première dans l’histoire des autoroutes de prendre des mesures compensatoires pour l’environnement, mais ce n’était pas difficile car on partait de zéro” :
“Nous sommes contre les autoroutes, mais à partir du moment où nous avons perdu ce combat d’empêcher sa construction, autant sauver les meubles (…) et tenter d’éviter un carnage de la faune sauvage”, a expliqué Raymond Faure qui se félicite de l’aménagement “de passages à chauve-souris”, “une première”.
Si Europe Ecologie/Les Verts (EELV) n’appelle pas à manifester, le parti écolo s’est fendu d’un communiqué expliquant tout le mal qu’il pense de l’A89, notamment parce que cette autoroute transversale va « disqualifier le train » :
« Quant au train, dont les temps de parcours entre Clermont-Ferrand et Lyon avaient enfin pu être réduits et rendus compétitifs par rapport à la route (2h15), il sera à nouveau disqualifié et pour longtemps. C’est donc bien un transfert modal à l’envers de l’Histoire qui est prévu. Et tout cela pour un coût pharaonique : un milliard et demi d’euros…soit 30 millions d’euros le kilomètre ! »
Même Collomb n’est pas content de l’A89
L’A89 qui doit relier Bordeaux à Lyon (500 km) est presque achevée. Presque. Elle s’arrête à 17 kilomètres de Lyon et n’est donc pas reliée à l’A6. Les automobilistes voulant se rendre à Lyon devront emprunter les voies nationale et départementale existantes. Michèle Vullien, maire de Dardilly, a d’ailleurs récemment confié au Progrès (payant), douter de la réalisation du barreau autoroutier reliant les deux autoroutes et craindre une « catastrophe annoncée ».
Selon des propos rapportés par l’AFP (via lagazettedescommunes.com), même Gérard Collomb, pourtant favorable à l’infrastructure, s’inquiète d’une congestion du trafic dans l’Ouest lyonnais et souhaiterait un tracé alternatif, plus au nord de Lyon, pour contourner l’agglomération :
« L’arrivée dans l’agglomération lyonnaise, malgré nos alarmes répétées, n’a toujours pas été pensée et réalisée. C’est une solution qui pourrait être financée par les sociétés d’autoroute en échange d’un allongement de leur concession, donc ça ne coûterait rien à l’Etat ».
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