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Les écologistes défient Gérard Collomb pour les municipales de 2014

Les écolos de Lyon révèlent-ils ce que seront les directives nationales de leur parti? Les militants ont voté ce dimanche l’autonomie politique et présenteront donc des listes face au maire PS Gérard Collomb en 2014. Pour l’heure, ils n’ont pas désigné le leader qui devra incarner ce projet « alternatif » et dont dépend pourtant l’ouverture aux anti-« système Collomb ».

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Philippe Meirieu et Pierre Hémon, élus écologistes à Lyon (crédit : Daoud/Rue89Lyon)

Une assemblée générale qui a confirmé une décision stratégique « radicale » : les écolos partiront sur des listes autonomes au premier tour des élections municipales de 2014. Gaël Roustan, secrétaire fédéral d’Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV), tente d’expliquer cette décision de se détacher voire de s’opposer à Gérard Collomb, contrairement à la position adoptée en 2007 :

« La situation n’est pas la même. En 2007, le bilan était beaucoup plus positif qu’aujourd’hui. On ne veut pas être seulement la pastille verte sur un projet socialiste. »

Parmi les principaux points de divergence : le projet du tronçon Ouest du périphérique autrement appelé TOP, celui du Grand Stade de l’OL, ou encore la prolifération des centres commerciaux dans l’agglomération.

Mais surtout, selon Philippe Meirieu, élu EELV à la Région, ce qui ne passe pas dans la gouvernance de Collomb se résume simplement :

« Une certaine arrogance dans l’exercice des responsabilités. »

Pas de « grandes gueules »

Aux côtés de Philippe Meirieu ce lundi matin : Pierre Hémon, adjoint EELV au maire socialiste de Lyon, délégué aux personnes âgées. Ce n’est pas un hasard si ces deux-là ont été chargés de tenir auprès de la presse le discours de l’autonomie politique, puisqu’ils sont les deux seuls écologistes à figurer ouvertement sur la liste des adversaires potentiels de Gérard Collomb. A chacun son style, à chacun sa punch-line.

Pour Philippe Meirieu :

« Nous n’avons pas abandonné le projet de convaincre. »

Pour Pierre Hémon :

« On voudrait passer d’une démocratie de basse intensité à une démocratie de haute intensité. »

Pour autant, pas question pour l’heure de tergiverser sur le nom de celui qui devra ferrailler en direct avec un maire très assis dans son fauteuil, prêt à mener un troisième et dernier mandat comme un feu d’artifice, se taillant même une eurométropole pour l’occasion.

« L’AG de dimanche n’a pas tourné au concours de grandes gueules », se félicite Pierre Hémon.

Un militant, parmi la centaine réunie dimanche, confirme que le sujet n’a jamais été celui-là :

« Même dans les couloirs, personne n’a essayé de sonder les uns et les autres pour connaître sa popularité. Toute l’assemblée est plutôt restée subjuguée par l’idée de la liste autonome… »

Le candidat écologiste sera désigné d’ici l’été, et la composition des listes à l’automne prochain. Avant cela, « c’est sur le projet que le parti travaille ».

L’alternative relative 

Le bureau national d’EELV pourrait exiger que des binômes paritaires, homme-femme, se présentent dans les villes. Auquel cas le ticket Philippe Meirieu, Nathalie Perrin-Gilbert, la maire socialiste du 1er arrondissement en rupture avec Gérard Collomb, pourrait se présenter comme une nouvelle opportunité.

C’est sous cette forme et sous la bannière PS qu’avec Nathalie Perrin-Gilbert (suppléante), Philippe Meirieu s’est présenté aux élections législatives de juin 2012, bénéficiant des accords entre son parti et celui de François Hollande pour être le candidat de la majorité présidentielle sur la 1ère circonscription du Rhône.

Tous deux ont essuyé un dur revers infligé par Gérard Collomb, qui avait fait campagne en face pour « son » candidat, le PRG Thierry Braillard, élu député. Le ticket pourrait donc aussi revêtir une dimension revancharde peu enthousiasmante pour les militants, en même temps qu’il fermerait sans doute la porte à toute possibilité d’union avec Gérard Collomb entre les deux tours des municipales. Ce qui n’est pas pour déplaire à certains militants, qui voient bien le parti écolo dans l’opposition, préparant plutôt 2020.

L’élection du maire de Lyon ayant la particularité de se faire par arrondissement, EELV imagine donc bien voler à l’actuel patron les 1er et 4è arrondissements. « Et peser beaucoup aussi sur les autres. » De quoi arriver forts dans les négociations entre les deux tours. S’ils n’atteignent pas les objectifs, Collomb ne daignera même pas regarder de leur côté, plus occupé à ouvrir sa gouvernance au centre et à des personnalités issues de la société civile qu’à sa gauche.

Le rassemblement et l’ouverture, pourraient être des mots-clefs dans le projet, assuraient eux aussi ce lundi matin les représentants d’EELV, prêts à piloter des « listes citoyennes ». Une idée d’autant plus urgente que les écologistes devraient composer assez vite avec d’autres initiatives électorales, qui se voudraient tout aussi alternatives au projet de Gérard Collomb.


#écologie

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