Le blockbuster est ce thermomètre fiché dans le derche d’un public malheureusement consentant, qui accepte avec une terrifiante régularité que l’on jauge de son degré d’acceptation aux produits les plus “habilement“ marketés. La saga Harry Potter nous a fait avaler qu’on pouvait passer beaucoup plus de temps à esquisser un univers qu’à y construire des intrigues bâties à coups d’ellipses – qu’on peut combler en lisant les bouquins, si tant est que ça nous amuse. Les Transformers ont intégré la notion de dialogues de pur remplissage à un niveau jamais atteint. Les Saw et Paranormal Activity ont entériné le fait qu’un grand nombre de spectateurs est de toute façon prêt à voir absolument n’importe quoi, si l’occasion (Halloween, Saint-Valentin…) s’y prête. Les derniers Star Wars ont enfin tenté d’imposer l’idée que le soap opera, parfois, c’est la vie.
Twilight – chapitre 5 : Révélation (2e partie), derrière son titre imbitable, n’est ni plus ni moins que l’ignoble progéniture de ces années d’errances et de renoncements. Un machin sans queue ni tête, absurde, grotesque, désincarné dans le non-jeu de l’intégralité de son casting, dissout dans ses effets spéciaux minables et sa pudibonderie hors sujet. Oui, en apparence, il s’y passe quand même plus de choses que dans la 1ère partie, qui n’était qu’un long tract anti-avortement dans un loft en forêt. Mais les apparences, en plus d’être trompeuses, sont ici particulièrement putes.
Bella est donc devenue une vampire après avoir accouché de Renesmée (gniiii). Toute smooth, elle se met à courir dans la forêt, à sauter des falaises, et à choper des fauves en plein vol. Elle remarque enfin Edward, tout pimpant et malicieux avec son petit sourire de chiennasse torturée, et lui saute dessus.
Les Volturis, bad guys vampires en apparats de dandy gothique H&M, apprennent qu’un enfant humain/vampire est né, et ça les rend tout colère. Ils décident de partir tuer tout le clan de dégénérés, non sans avoir souri de façon assez machiavélique.
Heureusement, ça leur prend quand même un certain temps, une bonne heure en fait. Du coup, les gentils vampires ont le temps de rameuter tous leurs potes dans la montagne, pas pour se battre, mais pour servir de témoins, « comme ça les Volturis ils se sont sentiront tout mal », ou quelque chose dans le genre.
Pendant ce temps, Jacob invite ses copains garous, Renesmée grandit super vite, et le père de Bella explique en substance que tout ça c’est bien gentil, mais qu’il ne le fera pas tous les jours.
Le moment de la confrontation arrive, dans un vaste plateau enneigé. Le gentil chef de clan vampire aryen saute dans la bagarre et se fait illico décapiter par le mec qui jouait Tony Blair dans The Queen. CHOC.
Ni une ni deux, les gentils chopent les boules et foncent dans le tas. Stupéfaction : ça court et ça saute dans tous les sens en une hallucinante bouillie d’effets de synthèse tout cheapos, puis ça se crame, ça se décapite, ça s’ouvre la tronche en deux… MAIS EN FAIT tout ça n’était qu’une VISION de la médium de la bande, qui dissuade du coup les méchants de se battre. C’est alors que débarque un indien zarbi à moitié à poil (sans déconner), que la neige environnante n’a pas l’air de stresser plus que ça. Il explique que lui aussi est un enfant mi-humain mi-vampire, et qu’en fait, bah ça va, c’est pas la mort (hihi). Chacun repart alors de son côté en se disant qu’une prochaine fois, peut-être.
Happy end sur la plage. Love is all.
Je vous dirais bien d’aller vérifier par vous-même, histoire de prouver que je n’exagère même pas. Mais comme je vous le disais en préambule, je vous aime. Donc non. Le pire, dans cette sinistre histoire, c’est que la fin est aussi ouverte que les cuisses des parvenus qui ont écrit, réalisé, produit et interprété ce dernier épisode.
Chargement des commentaires…