TRIBUNE/ Samedi, c’était l’une des journées européennes du patrimoine. Je fais une ballade en bord de Saône avec une halte prévue au tunnel de la Croix Rousse. Passé le pont Mazaryk, j’emprunte les chicanes imposées par les travaux qui bientôt embelliront les berges. Juste avant le site du tunnel se trouve un petit jardin public dont il me revient qu’il fut par le passé le jardin privé d’une propriété qui ne l’était pas moins. Il est en cours de rénovation : bientôt de nouveaux aménagements pour les enfants.
Mais là j’arrête de cheminer : le futur square va continuer de porter le nom de l’ancien propriétaire du terrain, un dénommé Fayard. Un détail qui ne peut froisser que ceux qui ont encore une mémoire de la ville et de ses transformations. Le dit propriétaire était l’archétype du marchand de sommeil dans les années 80/90, tirant de substanciels revenus de 400 logements sans entretien et réservés aux plus pauvres.
Le prix de l’insalubrité lui fut décerné par l’Association villeurbannaise pour le droit au logement (AVDL) de Jean-Pierre Lachaize, en déversant devant son appartement d’Ainay des immondices récoltées devant ses immeubles. Le Grand Lyon (dont le vice-président en charge de l’urbanisme était à l’époque Henry Chabert-RPR) avait même commandé aux associations Alpil (Action pour l’insertion par le logement) et Avdl une étude en vue de répondre aux besoins des familles victimes.
Lors de l’arrivée de la gauche dans notre ville, l’anachronisme de cet hommage avait été dénoncé par quelques uns. Naïvement nous avions cru être entendus. Naïvement je crois encore que nous le serons demain, et si notre ville cherche des noms j’en connais quelques uns que je me ferai un plaisir de lui suggérer.

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