Dans l’incommensurable galaxie de la série Z, David DeCoteau est une planète à lui tout seul. Cet ancien réalisateur de porno gay n’est qu’à moitié repenti : peu importe le sujet (malédictions antiques, sorcelleries, démons, vampires, loups-garous et j’en passe), ses films doivent compter une bonne demi-douzaine d’éphèbes en boxer shorts ou en slips, alanguis dans diverses positions quand ils ne prennent pas de longues douches (tout innocents soient-ils, ils sont très, très sales).
Cette seule singularité rend ses films regardables, et encore, point trop n’en faut tant le bonhomme ne s’embarrasse d’aucunes justifications à ses digressions lascives. D’une générosité déjà proverbiale dans ses épanchements érotomanes, DeCoteau pousse encore plus loin la crapulerie dans son dernier forfait “cinématographique“, l’étonnant 1313 : Cougar Cult.
Le premier d’une série de 13 films dont on espère que le potentiel d’hallucination ira crescendo. Trois sœurs portées sur la sorcellerie exécutent leur personnel de maison au gré de rituels outrageusement répétitifs, tandis que leurs futures victimes passent leur temps à prendre des douches ou à se caresser le torse sur leur lit. Quand je dis qu’ils y passent leur temps, ce n’est pas une hyperbole : plus de la moitié du film est constitué de montages parallèles entre d’épouvantables acteurs qui se la donnent en solitaire (tout cela reste très soft et au niveau de la taille) et les trois sœurs en pleine imprécation. Ces dernières sont campées par Linnea Quigley, Brinke Stevens et Michelle Bauer, d’anciennes scream queens désormais cinquantenaires et très, très mal à l’aise dans leur lingerie sexy.
Pendant un minuscule quart d’heure, le dénuement de la production excuse la plupart de ses défauts (acting désatreux, mise en scène plan-plan, effets hideux, répétitions incessantes des mêmes plans pour gonfler artificiellement la longueur du film…). Puis, au cas où ce ne soit pas encore tout à fait clair, David DeCoteau démontre qu’il n’a strictement rien à foutre de son histoire : l’un des éphèbes s’arrose au tuyau d’arrosage pendant cinq interminables minutes (son nombril devrait vraiment être très, très sale), et une conversation de trente secondes plus tard, l’un de ses souillons de camarade s’en va prendre une douche de quatre longues minutes constellées de rugissements de cougars.
Pour ce qui est des effets spéciaux, laissons parler le pouvoir d’évocation des images.
1313 : Cougar Cult n’est pas encore traduit en français, mais les dialogues sont très, très faciles à suivre, même sans parler un mot d’anglais. Amis du nanar, foncez : vous ne trouverez pas mieux cet été.

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