« L’expulsion s’est déroulée sans heurts ». Lundi 9 juillet, à 6h du matin, la centaine de personnes qui occupait le squat de Perrache entre la gare et le centre d’échanges a été évacuée par la police.
Samedi 7 juillet, les occupants des lieux avaient été prévenus par la police de leur expulsion imminente. Alors que certains ont préféré partir avant l’arrivée des forces de l’ordre, d’autres sont restés sur place jusqu’au bout, préférant voir ce qu’il adviendrait de leur campement.
« Le moment était chargé en émotion », raconte Véronique Bornarel, membre d’un collectif d’aide aux enfants scolarisés dans le 2ème arrondissement. « Ils ont passé du temps à cet endroit, ils y avaient une partie de leur vie, leurs affaires », ajoute-t-elle.
Alors qu’une partie des tentes et des couvertures laissées sur place ont été jetées à la poubelle, les familles, dont certaines sont en situation irrégulière, doivent maintenant trouver des solutions de substitution. Les associations qui les entourent craignent avant tout une «dispersion » du groupe à différents endroits de l’agglomération, et ont conseillé aux familles de rester ensemble.
Une manifestation devant l’Hôtel de Ville ?
Leur première destination devrait être la Maison du Rhône du 2ème arrondissement, rue Sainte-Hélène. « Le département a une obligation de protection des enfants de moins de six ans », explique Véronique Bornarel. Plus de la moitié du campement était constitué d’enfants et d’adolescents, parfois scolarisés dans l’agglomération. Beaucoup souffrent de problèmes de santé rappelle-t-elle :
« Nous avons constaté des cas de varicelle. Dimanche une petite fille était couchée avec 40° de fièvre dans une tente et une femme a dû être hospitalisée d’urgence. Ces personnes sont en danger. »
Autre action envisagée : l’organisation d’un rassemblement devant l’Hôtel de Ville de Lyon entre vers midi, afin « d’interpeller les pouvoirs publics sur les conséquences de cette évacuation ».
Une trentaine de familles originaires de Macédoine, du Kosovo ou de Bulgarie s’étaient installées depuis six mois sur cette zone de Perrache habituellement utilisée par les taxis en attente de clients.
Elles vivaient sous la menace d’une évacuation depuis une décision du tribunal d’instance en janvier dernier. La semaine dernière, de nouveaux arrivants s’étaient installés sur les lieux, portant à une centaine le nombre de personnes vivant sur le site.

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