Reportage /
Un air de petit village dans le quartier Saint-Just, dans le 5e arrondissement de Lyon. En ce matin de législatives, les platanes de la cour de l’école Ferdinand Buisson, sont à peine réveillés par le passage de quelques électeurs matinaux. Pour ceux-là, l’objectif est atteint : déposer un bulletin dans l’urne afin de rentrer au plus vite préparer le rôti du dimanche pour le reste de la famille. Pas question de prendre du retard donc.
Philippe Meirieu, le candidat EELV-PS en action.
Pas de rôti au menu pour Philippe Meirieu, mais un vote tout aussi furtif. Arrivé au bureau de vote à 11h précises comme prévu, le candidat EELV-PS de la 1ère circonscription en repartira une dizaine de minutes plus tard, non sans avoir serré quelques mains au passage. Entre temps il aura voté deux fois. Pas de panique, le vice-président de la région n’a pas procédé à un bourrage d’urne, mais votait par procuration, sans que l’on sache d’ailleurs si ce bulletin lui était favorable.
Chaque voix comptera pourtant. Entre le candidat écologiste, intronisé par le Parti Socialiste et son rival Thierry Braillard du Parti radical de gauche, soutenu par Gérard Collomb, la bataille s’annonce serrée.
« Braillard, on le connaît »
Corinne et George un beau matin d’élection.
En attendant, les électeurs de gauche s’interrogent : « On ne comprend pas trop la différence entre les deux », sourit Corinne. Petite et dynamique, elle travaille dans l’Education nationale, « côté administratif », dit-elle. Elle est venue avec son père, George, ancien VRP à la retraite. Tous deux se disent de gauche mais cette situation les laisse perplexes. Lui a choisi, ce sera Thierry Braillard :
« On le connaît, il s’est déjà présenté ici. Je n’ai rien contre Meirieu, il est très bien, mais Thierry Braillard, c’est dans la continuité des autres élections finalement. »
Sa fille acquiesce doucement : « En plus Gérard Collomb l’a soutenu. Je trouve qu’il est bien comme maire de Lyon, alors voter Braillard me paraît normal », dit-elle, avant de lancer : « Mais tout ça aurait été plus simple s’il n’y avait eu qu’un seul candidat socialiste ! ». Elle se décidera dans l’isoloir, affirme-t-elle finalement avant de partir.
Contre une candidature pilotée par Paris
Gauthier Blin et Benedicte Louis
A peine Philippe Meirieu est-il parti qu’un autre candidat fait son apparition. A 28 ans Gauthier Blin se présente dans la même circonscription sous l’étiquette Lyon Divers Droite, le mouvement de Denis Broliquier, maire du 2ème arrondissement. La polémique Meirieu-Braillard ? « C’est leur problème », a-t-il éludé.
Sur plusieurs points, sa situation est pourtant similaire. Lyon Divers Droite s’apparente en effet à un rejet de la candidature unique pilotée par Paris. En mettant l’accent sur l’aspect local du scrutin, Gauthier Blin a ainsi adopté une stratégie proche de celle de Thierry Braillard.
Justin, lui, avoue ne pas suivre les différentes polémiques. « Je ne suis pas au courant », explique ce commerçant installé vers la place de Trion. Probablement la phrase la plus entendue ce dimanche matin dans cette cour d’école.
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