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Des strass et des mouillettes: Cannes, suite.

Le Festival de Cannes est à mi-parcours. Que retenir de ces six premiers jours ?

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Crédit photo : Maxppp

Qu’il a plu trois jours durant, qu’un bout de salle s’est écroulé, que nombre de fêtes ont été tronquées, que les dîners et autres rendez-vous sur les plages se sont noyés, etc. Quand il pleut à Cannes, on parle bien moins de cinéma.

Côté programmation, il apparaît que 2012 sera une année molle. Il se murmure que plusieurs sélections ont peiné pour trouver un nombre suffisant de films de « qualité ». La franchouillarde presse s’emballe pour le dernier Audiard et, de manière internationale, pour le Haneke. Mais, parions ici que ni l’un ni l’autre n’aura la Palme.

 

 

Toutefois, les salles sont toujours pleines, le public conservant l’espoir de découvrir une pépite ici ou là. A Cannes, lorsqu’une sélection montre durant 3-4 jours des films peu appréciés, les salles tendent ensuite à se vider : les programmateurs n’ont pas le droit à l’erreur.

 

La Quinzaine, la nouvelle

Parmi ceux-ci, deux nouveaux cadres du festival étrennent cette année leurs habits de maîtres d’œuvre : Charles Tesson à la Semaine de la Critique et Edouard Waintrop à la Quinzaine des réalisateurs.

Difficile de se prononcer sur le travail du premier, n’ayant vu que trois films hors compétition. « Broken » est un très bon premier film britannique (avec une fin lourdingue) dont le montage est un régal, l’univers bien sombre mais son traitement oscillant finement entre les genres. « Augustine » est porté par ses interprètes mais la narration patine au bout d’une heure. Enfin, « J’enrage de son absence » tombe dans l’excès avec cris et musique ultra-signifiante. Sandrine Bonnaire traite encore l’enfermement, mais se trompe complètement, oubliant finesse, nuances…

A la Quinzaine, la tâche était délicate après le naufrage de Frédéric Boyer. Le nouveau Délégué général porte, lui, sa programmation. On sent qu’il l’a vécue, triturée, qu’il a cherché du sens dans ses choix. La sélection est donc personnalisée et surtout défendue séance après séance. Après six jours, il n’y a certes pas (encore ?) de quoi se relever la nuit. Mais, il y a une patte : oser 5h20 de cinéma indien, un documentaire d’allumés qui retourne « Shining » pour y trouver tous les sens cachés (merci Jung) ou la comédie de Podalydès et, demain, le film d’animation « Ernest et Célestine » que les trentenaires attendent avec impatience.

Eclectique et défendue, telle semble être cette édition de la Quinzaine des réalisateurs qui, fait nouveau, donne la parole à chaque réalisateur pour un débat après séance en et avec la salle (encore un moyen pour Waintrop d’assumer ses choix).

A suivre…


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