Interrogé ce mercredi matin sur Canal +, le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, s’est empressé de préciser que « par définition » l’élu en question n’était plus dans le parti qu’il dirige.
Pour l’instant, il n’en est rien. Olivier Eyraud est toujours membre du parti de l’ex-majorité présidentielle, comme il le déclarait au Progrès (payant), il « reste adhérent de l’UMP ». Le conseiller général « assume » un choix dicté « par le courage politique » :
« Il ne faut pas stigmatiser les six millions d’électeurs qui ont voté pour le Front national ».
Celui qui se revendique de « la France des clochers plutôt que des minarets », veut tendre la main « aux électeurs laissés-pour-compte » et explique que personne ne parle « l’immigration et l’intégration hormis Marine Le Pen ».
« Blanc, catholique… »
Le conseiller général de l’Ain s’était fait connaître en octobre 2010, en envoyant une lettre aux élus et présidents d’associations de son canton de Reyrieux dans laquelle il se plaignait ne de pas être entendu par les médias :
« Oui, j’ai tout essayé : l’humour, le sensationnel, la provocation… Rien n’y fait. Peu importe le ton de mes interventions publiques lors des sessions du conseil général, tout cela tombe dans l’indifférence. »
Il avait écrit ce qu’il avait déjà déclaré en séance du conseil général :
« Aujourd’hui, si vous êtes blanc, catholique, que vous avez un travail, que vous payez vos impôts, que vous respectez les règles et autrui, vous êtes redevable de tout et n’avez droit à rien ».
« Nous vivons dans une société où nous ne retrouvons plus les valeurs qui ont fondé notre République, si bien que certains d’entre nous se sentent proprement “étrangers” chez eux. Nous ne demandons qu’à retrouver notre place dans la société. »
A l’époque, interrogé par Rue89, le chef du groupe socialiste du conseil général de l’Ain, Guillaume Lacroix, ne considérait pas qu’Olivier Eyraud chassait sur les terres frontistes :
« Depuis un peu plus de trois ans, on sent très clairement que la gestion nationale au sommet de l’Etat débride les élus locaux. Cet élu UMP a le verbe haut, il est parfois xénophobe… mais pas systématiquement, si j’ose dire. Ce n’est pas un Front national sous-jacent sous l’étiquette UMP, mais un de ces élus qui se sentent maintenant autorisés à formuler à voix haute des propos décomplexés. »
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