Votre premier geste artistique ?
Découper les tranches de salami en forme de coeurs ou de fleurs dans mon assiette quand j’étais petit.
Avec lequel de vos parents pensez-vous avoir un problème ?
Avec ma mère c’était assez difficile. J’ai toujours eu une relation tendue et conflictuelle avec ma mère. Mais avec le temps on a appris tant bien que mal à s’accepter l’un et l’autre, et maintenant ça va nettement mieux. On arrive à se supporter pendant presque deux jours sans problème.
Quelle pratique artistique trouvez-vous intolérable ?
Le plagiat. Mais ce n’est pas une pratique artistique… à moins que de considérer l’imposture comme un art. Sinon, toutes les pratiques artistiques ont droit de cité. A part peut-être Florent Pagny, dont la voix est franchement intolérable.
Quelle est la plus grosse arnaque artistique ?
Plastic Bertrand. Je dis ça parce que j’aimais bien quand j’étais gamin. C’était de la variété commerciale mais ça changeait des rengaines habituelles. Et puis j’ai appris récemment que ce n’était pas lui qui chantait sur ses disques. J’ai eu l’impression de m’être fait avoir.
La grosse arnaque artistique qui se prépare, c’est les enfants des Beatles. Le pire c’est qu’ils vont s’appeler… les Beatles !
Votre pire souvenir en vernissage ?
Il y avait une fille hystérique et alcoolique qui venait à mes vernissages pour jeter le discrédit sur moi et mon travail. Une fois elle a balancé un verre de vodka orange sur une de mes toiles. Une autre fois elle a cassé un vidéoprojecteur. Une autre fois encore elle a cassé des bouteilles et s’est battue avec une autre fille.
J’en suis venu à solliciter l’aide d’un ami de forte carrure. Lors de mes vernissages il était chargé de la virer si elle venait. Et puis elle a disparu de la circulation. Pas vue depuis quatre ou cinq ans. Ouf !
Quel homme politique serait le plus en phase avec votre travail ?
Mon travail ne s’apparente pas à un mouvement politique et encore moins à un homme politique. Je le situe plus dans le domaine philosophique ou poétique. Sinon j’aime bien Cohn-Bendit. Je regrette qu’il n’ait pas été dans la course à la présidentielle.
Le dernier produit culturel consommé ?
A ma dernière sortie « shopping » j’ai acheté 2 BD et un CD :
« Shutter bug follies » de Jason Little (Akileos) Pas encore lu mais je suis confiant. Et « Nausea » de Robert Crumb (Cornélius) Je craque sur toutes les rééditions de Crumb chez Cornélius, même si j’ai déjà lu à chaque fois la moitié des planches.
En musique le dernier CD de Va Fan Fahre « Al wa’ debt » (Zephirus music) La musique des Balkans et du Moyen Orient jouée par un groupe belge flamand. Je l’écoute en boucle.
Avez-vous déjà sacrifié votre art pour de l’argent ?
Que signifie « sacrifier son art pour de l’argent » ? Si c’est vendre des tableaux et des illustrations, je le fais régulièrement. Si c’est renier l’esprit originel de sa propre création artistique, je ne l’ai pas fait à ce jour (mais peut-être que les offres n’étaient pas suffisamment alléchantes). Mon style graphique et l’esprit qui habite mes œuvres sont personnels et indissociables. C’est un tout qui fait ma marque de fabrique. Ceux qui me commandent un travail le font en connaissance de cause et ne veulent pas autre chose.
Et, sinon, vous avez un vrai métier ?
Oui j’ai un métier de dessinateur-projeteur, qui me permet de manger à ma faim, et de ne pas sacrifier mon art pour de l’argent.
A voir : http://laurent.heller.free.fr/
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