Le meeting le plus débordé
Jean-Luc Mélenchon – le 7 février
Le meeting de Villeurbanne a marqué un tournant dans la campagne du candidat du Front de gauche, premier événement aussi massif qui a ainsi préfiguré des rassemblements tels que celui de la Bastille. Les équipes du candidat attendaient 8000 personnes. Elles ont finalement poussé les murs du Double-Mixte (sur le campus de la Doua) et fait entrer 10 000 personnes, certaines sont toutefois restées dehors.
Mot d’ordre : à chaque meeting son message. A Lyon, Mélenchon a fait dans le sujet ardu avec la « hiérarchie des normes » : « La combinaison de la lutte et de la loi est au coeur du progrès social. C’est la loi qui protège et la liberté qui opprime. »
Nombre de personnes réunies : 10 000
Le plus show-biz
François Hollande – le 1er mars
Ouverture de meeting assurée par le comédien Michel Piccoli, des caméras rivés sur les yeux de la porte-parole locale Najat Vallaud-Belkacem, le meeting du candidat socialiste a fait dans la paillette. François Hollande a donc pu endosser tranquillement le costume du présidentiable sérieux dont l’inquiétude première a été à Lyon, dans le discours, la « cohésion de la France ».
Mot d’ordre : « La France réconciliée ». Pour le candidat socialiste, le message passé en boucle a été aimons-nous les uns les autres.
Nombre de personnes réunies : 12 000
Le plus roboratif
Nicolas Dupont-Aignan – le 18 mars
Pas parce que le candidat a tenu un discours rassasiant, mais parce qu’il s’est passé autour d’un dîner. Pour son meeting lyonnais, Nicolas Dupont-Aignan, député de l’Essonne et président de Debout de la République, a organisé un « banquet républicain », avenue Berthelot dans le 7e. Il a surtout exposé sa mesure-phare, le retour au franc. L’idée, selon l’ancien membre de l’UMP, c’est de retrouver une « liberté vis-à-vis de Bruxelles » pour « mener une stratégie économique ». Chose qui devrait permettre de re-localiser un million d’emploi.
Mot d’ordre : « sortir de l’euro », donc, mais aussi régénérer les comptes de son « petit parti », afin de ne plus avoir à contourner la loi .
Nombre de personnes réunies : 150
Le plus absent
Sans Eva Joly – le 2 avril
Elle n’était pas programmée à Lyon. Eva Joly n’aurait de toutes façons pas pu venir puisqu’une chute la veille l’a amenée à l’hôpital et lui a fait annuler quelques rendez-vous publics. Ce sont donc des candidats aux élections législatives, dont le leader des écolos régionaux, Philippe Meirieu, qui ont pris en charge le meeting. Cécile Duflot, agacée par les questions des journalistes et les doutes émis sur l’avenir du parti dans un gouvernement de gauche, a rappelé qu’Europe Ecologie Les Verts avait permis de mettre sur la table le débat sur le nucléaire, notamment.
La candidate d’EELVerts était pourtant venue pour une « convention » bien plus confidentielle sur la transition énergétique, le 10 mars. C’était la veille de la « Chaîne humaine contre le nucléaire » entre Lyon et Avignon à laquelle Eva Joly a participé.
Eva Joly a quand même fait un passage dans la région, à Grenoble.
Mot d’ordre : « la confiance dans le PS », un appel du pied à François Hollande, pour lui rappeler les accords passés avant campagne. Avant que la candidate EELV soit créditée d’un très faible score dans les sondages.
Nombre de personnes réunies : 500
Le plus rigolard
Philippe Poutou – le 5 avril 2012
A la salle Victor Hugo dans le 6e, le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a fustigé Nicolas Sarkozy, en mode discussion de comptoir, étayée toutefois de références journalistiques. Le candidat anticapitaliste a opté depuis le début de la campagne pour un discours relativement lucide qui lui permet de s’afficher de façon très décontractée : il sait qu’il ne sera pas élu et, pour lui, un mouvement populaire peut se déployer aussi bien dans la rue que dans les urnes. Il évite même de taper sur Mélenchon, en saluant l’enthousiasme que le candidat du Front de gauche a réussi à susciter.
Mot d’ordre : « prendre l’argent où il est », c’est-à-dire chez les capitalistes. Philippe Poutou connaît par coeur les bénéfices réalisés par les grandes entreprises du CAC 40 et sait donc déjà combien il pourrait prendre.
Nombre de personnes réunies : 300.
Le plus cher
Marine Le Pen – le 7 avril
Pas nécessairement pour le parti, mais pour les visiteurs : celui de Marine Le Pen. La candidate du Front National voulait au départ que son passage à Lyon soit l’occasion d’une grande convention qui se serait étendue sur deux journées. Faute de moyens, le FN qui s’est d’ailleurs plaint de ne pas obtenir de crédits de la part des banques s’est contenté d’un meeting classique. Les électeurs qui ont voulu entendre la candidate de vive voix ont dû débourser cinq euros à l’entrée d’Eurexpo. La fille de Jean-Marie Le Pen a égrené les traditionnelles marottes de son parti et n’a pas pu s’empêcher d’évoquer des prestations sociales versées à « des milliers de Mohamed Merah ». Dans le public, l’Islam (radical ou pas) semble aussi être la préoccupation principale.
Mot d’ordre : Le « peuple français » a subi « scandales », « magouilles », « arnaques », « escroqueries », « vols », « viols », « meurtres » pendant 30 ans.
Nombre de personnes réunies : environ 3000
Le plus soporifique
François Bayrou – le 17 avril
L’un des meetings les plus drôles, en fait, aussi, par certains aspects. François Bayrou à Lyon est resté à la tribune plus de deux heures, faisant tomber la veste à mi-parcours sous les applaudissements de la salle, afin d’animer un peu un discours « de vérité » mais très décousu. Lardé de quelques bons mots, ponctué d’un petit lapsus, « black + 6 » pour parler du « bac + 6 » d’un jeune homme d’origine marocaine qui a du mal à trouver un emploi, le discours de François Bayrou n’a pas été « mirobolant » de l’avis même de militants présents. Le centriste a toutefois décliné ses valeurs « héritées du conseil national de la résistance » et parlé de la moralisation de la vie publique.
Mot d’ordre : Les autres, c’est un « concours de balivernes », « je suis le candidat de la vérité ».
Nombre de personnes réunies : entre 2500 et 3000.
Le plus « caravane »
Nicolas Sarkozy – le 17 mars
Grosse cavalerie pour l’actuel président de la République. Nicolas Sarkozy a montré les muscles avec un Eurexpo quasi plein grâce à une caravane de campagne conduite par des militants et sympathisants, qui ont décidé de suivre leur champion partout. Le candidat UMP a fait à Lyon une compilation de propos déjà tenus à Annecy et à Marseille. Et s’est appliqué à tirer à boulet rouge sur son adversaire principal, François Hollande.
Mot d’ordre : le candidat socialiste c’est : « mensonges », « trahisons », « esquives » et « ambiguïtés ».
Nombre de personnes réunies : 9000
Le plus rigoriste
Nathalie Arthaud – le 18 avril
Tribunes, drapeaux et discours, tout était rouge. On a entendu les mouches voler quand Nathalie Arthaud, la candidate de Lutte ouvrière, a pris la parole à Vénissieux, sur ses terres. A la suite d’Arlette Laguiller, elle se présente comme la dernière des communistes, celle qui lave plus rouge que rouge, après la trahison de tous les autres. Et l’Internationale a évidemment été chantée en fin de meeting, la mine grave, et le poing levé.
Mot d’ordre : les élections ne sont qu’illusion/seules les luttes sociales comptent. En attendant le grand soir qui viendra, c’est sûr, car la crise actuelle sera la mort du capitalisme.
Nombre de personnes réunies : 400
Le mieux placé
Jacques Cheminade – le 20 avril
On ne l’attendait plus. A la dernière minute, Jacques Cheminade a été annoncé place de la République, le vendredi soir avant l’élection, en plein coeur du centre-ville commerçant de Lyon. Entre deux boutiques, les passants ont pu s’arrêter pour écouter celui qui annonce « l’exploration de Mars dans trois générations ». Ils ont pu aussi l’interroger pendant trois-quart d’heures sur la santé, l’université ou les déchets nucléaires.
Mais il a surtout été question d’ »un monde sans la City ni Wall Street » où les banques nationales financeraient une politique de grands travaux, mais également un « Pont terrestre eurasiatique » au niveau du détroit de Bering. Lunaire.
Mot d’ordre : mettre « hors d’état de nuire l’oligarchie financière », celui qui se targue d’avoir « prévu la crise » promet de revenir à l’étalon or, « comme avant 1971 ».
Nombre de personnes réunies : une soixantaine
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