Ainsi en ont conclu les services du Grand Lyon et de l’Etat, en application de l’arrêt Olivet du Conseil d’Etat d’avril 2009.
Ce n’était pas la seule annonce de cette conférence de presse du 29 février, où les trois vice-président concernés par le dossier étaient présents : Gérard Claisse, chargé de la Participation Citoyenne; Michèle Pédrini, chargée des achats publics; Jean-Paul Colin, chargé de la Politique de l’Eau.
Une baisse du prix de l’abonnement
Les politiques ont confirmé ce que nous annoncions il y a un mois : avant de décider si la gestion de l’eau redeviendra publique ou restera déléguée au privé, le Grand Lyon entend une nouvelle fois faire baisser le prix de l’eau en jouant, cette fois-ci, sur le montant de l’abonnement, lors de la dernière révision quinquennale du contrat (pour les années 2013 et 2014). Pour commencer à revenir à un « juste prix ». Actuellement l’eau de Lyon est l’une des plus chères de France.
Gérard Claisse, vice-président chargé de la Participation Citoyenne, explique :
« Le prix de l’abonnement a augmenté entre 2002 et 2012 de 33% alors que sur la même période l’inflation était de 19% ».
Selon Gérard Claisse, les négociations avec Veolia et Suez, devraient « a minima » aboutir à ce que la part abonnement du prix de l’eau passe en dessous des 30%, qui est le seuil prévu par la loi.
Actuellement la part est de 34% (chiffre Grand Lyon) pour une consommation moyenne de 120 m3. Cette tolérance est permise car la ville de Lyon peut être considérée comme « ville touristique » au même titre que les stations balnéaires. Cette bizarrerie a largement été dénoncées par les associations de consommateurs.
Toujours pour le même Gérard Claisse, l’objectif de cette négociation est d’arrivée à éviter le « bras de fer » arbitré par une commission tripartite, comme lors de la dernière révision quinquennale de 2007. « A notre avis les fermiers (Veolia et Suez, ndlr) ont intérêt à prendre cela de manière amiable ».
Les enjeux du futur service public de l’eau
Mais pour les trois vice-présidents, c’est en 2015 qu’un « juste prix » (toujours selon leur expression) de l’eau pourra être déterminé, quand prendra fin ce « contrat déséquilibré » qui lie le Grand Lyon à Suez et Veolia. Gérard Claisse :
« Même après la dernière révision quinquennale de 2007 où savait que les fermiers allaient continuer à se faire du gras. Ils affichent toujours une marge faciale autour de 12%. Et on peut penser que leur marge réelle est autour de 20% ».
En automne, le Grand Lyon devrait choisir entre les différentes options de gestion. La collectivité a retenu quatre « scénarios » de gestion de l’exploitation » :
- La gestion unique en régie (sans personnalité morale)
- La gestion externalisée en lot unique; il n’y aurait donc plus ce partage entre Veolia et Suez avec les risques d’entente que ça comporte. Ce serait soit Veolia seule, soit Suez seule soit une autre entreprise.
- La mixité des modes de gestion (1) par un découpage territoriale, par exemple rive gauche du Rhône à la régie et rive droite à un délégataire.
- La mixité des modes de gestion (2) par un découpage fonctionnel. Par exemple, la production à la régie et la distribution externalisée à délégataire.
A noter, que par deux fois Gérard Collomb s’est dit favorable à la continuation d’une gestion confiée au privé.
A l’inverse, un collectif de partis politiques, de syndicats et d’associations* s’est constitué pour faire pression en faveur d’un passage en régie.
*CGT69, UGICT Grand Lyon, FSU69, Solidaires69, ACER, ATTAC, CNL, CGL, CSF, LDH, MFPF, Cidefe, COVRA, Initiative Citoyenne Vaulx-en-velin, GAEC, EELV, PCF, PG, Les Alternatifs, GU, FASE, NPA.
Chargement des commentaires…