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OL, je t’aime à l’italienne

Une victoire lyonnaise à Marseille (dimanche à 21 heures) serait un exploit bénéfique sur tous les plans : arithmétique, symbolique et psychologique. Mais l’OL doit avant tout apprendre à ne pas perdre ce genre de match. Quitte à changer de schéma tactique ? Le fameux « sapin de Noël » de Carlo Ancelotti lui irait comme un gant.

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L’Olympique Lyonnais a validé face à Dijon (3-1) la première étape de sa mission « carton plein » contre les équipes de la deuxième partie de tableau (le « plan de route » ici). Mais s’ils veulent s’assurer de terminer sur le podium, les joueurs de Rémi Garde devront grappiller des points face à leurs adversaires directs. Marseille, revenu à un point au classement, est un adversaire direct. Et même le principal. Il n’y aura vraisemblablement pas plus d’un Olympique en Ligue des champions l’an prochain et peut-être même aucun si Montpellier ne se décide pas à lâcher prise. Un match nul au Vélodrome aurait donc un petit goût de victoire pour des Lyonnais, surtout parce qu’il ressemblerait à une défaite pour les Marseillais. Problème : l’OL ne sait pas faire de nuls et a perdu à Lille, Paris et Montpellier, les trois équipes qui le précèdent. Et si l’OM gagne, ils seront quatre devant lundi matin.

 

 

Densifier les lignes

 

Le passage au 4-3-2-1 que le nouvel entraîneur du PSG a mis en place il y a une petite dizaine d’années à l’AC Milan permettrait à l’OL, grâce à l’apport d’un troisième milieu devant la défense, de protéger un peu plus la charnière centrale, principale faille de l’équipe cette saison. Un secteur soumis depuis le début de l’année aux nombreuses indisponibilités (Lovren, toujours blessé aux tendons d’Achille, sera encore absent dimanche) et aux méformes (Cris) mais que Rémi Garde n’accable pas pour autant. Selon l’entraîneur, si son équipe peine défensivement, notamment à l’extérieur, c’est que ses « lignes sont trop distendues en largeur et en profondeur ». D’où l’intérêt de densifier son milieu de terrain en reculant Bastos d’un (demi-)cran.

 

 

Gennaro Gonalons, Andrea Källström et Clarence Bastos

 

Michel Bastos serait peut-être le grand perdant de ce Rubik’s cube puisqu’il perdrait en liberté offensive. Que cela ne lui fasse pas plaisir ne signifie en revanche pas du tout qu’il ne serait pas parfait pour le job. Seedorf, qui occupait ce rôle de relayeur dans le Milan d’Ancelotti, était (est toujours) un milieu offensif qui n’a pas perdu de sa superbe en reculant de quinze mètres. Et rien n’empêche dans ce schéma de se projeter vers l’avant en phase offensive. Maxime Gonalons, son pendant à droite, pourrait également profiter de cet espace de liberté que son énergie et son caractère réclament mais que son poste de tour de contrôle réfrène, même si sa mission première serait celle du bad cop, tel Gattuso chez les Rossoneri ou même de Balmont à Lille. Enfin, devant la défense, dans le rôle du meneur reculé qui défend mais ne tacle pas, Kim Källström, sans être Pirlo ou Guardiola, serait définitivement the right man at the right place.

 

 

10 sur 10… sur 10

 

L’avantage du sapin de Noël, c’est qu’il laisse de la place aux créateurs, ses fameux numéros 10 dont l’OL est largement pourvu. Grenier, Ederson et Gourcuff pourraient tous jouer ensemble. Dans le Milan du milieu des années 2000, Rui Costa et Kaká évoluaient derrière une pointe, en général Chevtchenko (bah oui, rien que ça…). La matériel maison fait moins rêver mais il aurait tout de même de la gueule en Ligue 1. Adjoindre Lisandro à Ederson, par exemple, en soutien de Gomis permettrait de profiter du volume de jeu de l’Argentin tout en conservant la possibilité de passer à deux pointes à tout moment.

 

 

Un hérisson sexy

 

Ce système peut paraître frileux à première vue avec ses sept joueurs prétendument défensifs. C’est ce qui ferait sa force dans les rencontres difficiles. Mais il a pour lui d’être particulièrement flexible, les deux relayeurs (Gonalons et plus encore Bastos) pouvant porter le danger assez haut, et pas seulement en phase de contre. Il a également le mérite d’offrir une grande liberté aux deux joueurs de soutien et ce sans isoler l’avant-centre. La principale interrogation réside dans l’apport offensif des deux latéraux. Réveillère et Cissokho ont les moyens de faire des différences dans le camp adverse même s’ils n’y ont pas vraiment flambé depuis le début de la saison (aucune passe décisive en championnat). Des couloirs moins embouteillés et une défense mieux protégée libéreraient peut-être leur créativité.

 

 

Et tout le monde est content (ou presque)

 

Si l’on suppose que ce nouveau système donnerait des ailes aux latéraux, on peut garantir qu’il conviendrait à la majorité de leurs coéquipiers : les défenseurs centraux seraient rassurés ; Källström décrocherait dans le rôle de sa vie ; Gonalons a toutes les qualités (sous-estimées) pour évoluer au poste de relayeur droit ; les meneurs de jeu auraient beaucoup plus d’opportunités de jouer, et de jouer à leur poste. Outre Bastos, éloigné du but, les grands perdants seraient Briand et Lacazette. La disparition des ailiers dans le 4-3-2-1 réduit leurs chances de titularisation même si elle leur donne l’occasion de jouer de temps en temps avant-centre, dans la position qu’ils préfèrent.

 

Marseille ne semble pas le meilleur endroit pour faire des expérimentations tactiques. Mais l’OL dans cette configuration pourrait tirer le meilleur parti de son effectif, plus déséquilibré que restreint. Il formerait un bloc plus compact, et pas nécessairement ennuyeux à voir. Quand on n’a pas de pétrole, il faut des idées. Et tant pis si ce sont celles des autres.

 

 


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