Le dossier Lejaby, qui était en liquidation depuis début décembre, est un enjeu politique en forme de feuilleton à la veille des élections, symbole de la capacité des uns ou des autres à sauver la vie industrielle d’une région française.
Depuis le rachat de l’enseigne de lingerie par Alain Prost (ex-PDG de la marque italienne La Perla), et l’annonce de la délocalisation de sa production en Tunisie, les politiques se tirent la bourre pour tenter de sauver l’usine d’Yssingeaux (en Haute Loire). Et pour apporter leur aide aux 93 salariés laissés sur le tapis qui, au lendemain de la reprise, ont accusé l’Etat de leur avoir menti en ne faisant que des déclarations d’intention.
François Hollande a, hier soir, à l’occasion de son passage télé sur France 2, évoqué la possibilité d’une reprise d’une activité dans ces mêmes locaux, projet pour lequel il a missionné Arnaud Montebourg. Le socialiste, qui sera sur place aujourd’hui, est chargé de mener à bien l’implantation d’un nouveau projet, qui pourrait être porté par une ex-responsable de l’enseigne Princesse Tam Tam, intéressée par les locaux, dans lesquels Alain Prost pourrait laisser le matériel nécessaire à la confection.
De son côté, Laurent Wauquiez souhaite éviter aussi la fermeture de l’atelier. Le ministre de l’enseignement supérieur et maire du Puy-en-Velay, a expliqué qu’il étudiait cinq pistes avec le préfet, et que des moyens seraient débloqués pour les salariés sans emploi. Dans une interview donnée au Progrès, Laurent Wauquiez a déclaré :
« Nous allons mettre sur la table le maximum d’argent et d’accompagnement en terme de réindustrialisation, afin de garder les emplois. »
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Lejaby : le repreneur va délocaliser

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