Ainsi en a décidé la préfecture du Rhône pour des raisons d’ordre public, justifie-t-elle.
Ce samedi 14 janvier, un nouveau groupuscule d’extrême droite, les Jeunesses nationalistes, organise une manifestation pour « rendre hommage aux soldats français morts en Afghanistan ».
Il y a quelques semaines, quand ils ont eu vent de l’information, les militants du Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême-Droite, qui rassemble une trentaine d’organisations de gauche*, ont décidé d’organiser une contre-manifestation, notamment pour demander la dissolution de ce groupuscule dont l’idéologie, disent-ils, « se rapproche de celle des régimes nazis et fascistes du siècle dernier ».
Symboliquement, ils voulaient que cette manifestation passe par la rive droite de la Saône, du côté du Vieux Lyon, un quartier marqué ces derniers mois par la multiplication de dégradations et d’agressions qui portent la marque de l’extrême-droite.
Mais la préfecture Rhône a refusé. Une de ses portes-parole explique :
« Les manifestants d’extrême-droite voulaient aller de la place Carnot à la place Bellecour. Mais il était difficile d’assurer l’ordre public dans cette configuration-là. C’est pour cela que nous avons décidé de cantonner l’extrême-droite sur la rive droite de la Saône, à Saint-Jean ».
L’extrême-droite ira donc, à partir de 15h00, de la place Carnot (Lyon 2e) à la place Saint-Jean. Le pont qu’empruntera le cortège sera ensuite fermé.
Les contre-manifestants seront, eux, cantonnés sur la rive gauche de la Saône puisque leur cortège partira à 14h de la place Gabriel Péri, à la Guillotière (Lyon 7e) pour aller jusqu’à la place Bellecour en passant par la place des Terreaux et la rive gauche de la Saône. Tous les ponts de la Saône seront bloqués ce samedi après-midi pour éviter les contacts entre les deux groupes.
Les organisateurs de la contre-manifestation jugent « inadmissible » la décision de la préfecture de leur interdire le Vieux Lyon. Armand Creus, conseiller régional Front de gauche :
« Ces groupes d’extrême-droite considèrent que le Vieux Lyon est leur territoire. Cette manifestation avait aussi pour but de montrer qu’on ne veut pas leur laisser cet espace public. Nous voulons que les blacks, des homosexuels ou les militants antifascistes puissent s’y balader sans crainte ».
Dans un communiqué de presse, diffusé ce vendredi après-midi, le Collectif 69 de Vigilance hausse le ton et dénonce la « stratégie catastrophique » de la préfecture qui, selon ce collectif, « portera l’entière responsabilité des exactions racistes et xénophobes que la manifestation néonazie risque d’entraîner » :
« Des habitants de Saint-Jean avaient déjà dû subir la Marche des cochons le 14 mai derniers organisés par les Identitaires (…). La préfecture montre donc qu’elle abandonne le Vieux Lyon aux groupuscules nationaux-socialistes (…). que va-t-il se passer après la manifestation lorsque les barrages de police seront levés ? De nouveau des agressions, des bars et restaurants saccagés ? »
A lire sur Rue89Lyon : Le Vieux Lyon ne veut pas devenir « Facho Land »
*Collectif 69 de Vigilance contre l’Extrême-Droite : MFPF, RESF, CGA, CNT, Sud éducation, Solidaires, la CGT vinatier et CGT éducation, CRASS, PG, le PIR, NPA, GU, PS, PCF, SOS RAcisme, LDH, le CRI, UJFP, Les Voraces, La Rafal, Résistance Citoyenne Ouest Lyonnais, Ras l’Front, MRAP, Jeunes Ecologistes
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