« Ho ! Ça va ! Vous, vous êtes toujours en vacances, bande de feignasses… ». Cette phrase revient sans cesse. C’est peut-être l’avis le plus partagé sur le métier. Et que faut-il répondre ? Parfois, on a presque envie de s’excuser. Souvent on se justifie sur la fatigue, le salaire, le besoin des enfants, le besoin de préparer des cours… Des fois on tente le coté agressif : « Si tu es jaloux, tu n’as qu’à passer le concours ! ». « Ah ? Hein ! Tu veux pas ? Hein ? Tu vois ! Mon métier il est dur, je mérite des vacances !»…. D’autres fois, on concède, c’est vrai, on en a trop, mais on est bien content quand même.
Je ne sais pas pourquoi, c’est comme si les gens voulaient se venger de toutes les brimades de leurs anciens profs. Devenus profs, nous voilà jugés à notre tour. Comme quand on était à l’école, il faut se justifier : tu as bien fait ton travail ? Tu as bien préparé tes cours ? Tu pars à 16h 30 ? Mais tu n’as pas du travail pour le lendemain ? En pendant les vacances, tu révises tes leçons ?
Lorsque je travaillais en dehors de l’école, c’était normal de venir et de partir aux horaires de travail, de se plaindre du trop de travail, et de rêver de rtt supplémentaires…
Mais enfin les vacances c’est super ! Et toutes les six semaines, j’aime ce métier qui me permet de vivre. Non pas grâce à l’argent, mais grâce à mes vacances. C’est le temps de la lecture, d’aller au ciné, de voir des amis, de faire la cuisine, de faire du sport, d’oublier un peu le travail qu’importe, de devenir libre… Un des plus beaux sentiments, dans ce métier, arrive vers le début du mois d’Août, quand cela fait des semaines que l’école est terminée, que le temps se fait long, que le plaisir de la paresse domine. C’est le temps de l’oubli. Oublier que nous avons un travail, croire que la vie c’est ça, juste du plaisir, du temps et du partage. Oui, c’est vrai, nous devenons, pour un peu de temps, les aristocrates du temps libre.
Alors, vous pouvez toujours faire la révolution, moi je pars en vacance….

Enquêter sur l’extrême droite, mettre notre nez dans les affaires de patrons peu scrupuleux, être une vigie des pouvoirs politiques… Depuis 14 ans, nous assurons toutes ces missions d’utilité publique pour la vie locale. Mais nos finances sont fragiles. Nous avons besoin de 30 000 euros au 16 avril pour continuer d’être ce contre-pouvoir local l’année prochaine.
En 2025, nous faisons face à trois menaces :
- Un procès-bâillon : nous allons passer au tribunal face à Jean-Michel Aulas, ex-patron de l’OL qui nous attaque en diffamation.
- Des réseaux sociaux hostiles : Facebook, X, mais aussi Google, ces plateformes invisibilisent de plus en plus les médias indépendants en ligne.
- La montée de l’extrême droite : notre travail d’enquête sur le sujet nous expose et demande des moyens. Face à Vincent Bolloré ou Pierre-Edouard Stérin qui rachètent des médias pour pousser leur idéologie mortifère, notre média indépendant est un espace de résistance.
Pour toutes ces raisons, nous avons besoin de votre soutien : abonnez-vous ou faites un don à Rue89Lyon !
Chargement des commentaires…