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Etudiant boursier : « J’ai dit ciao à la viande, j’ai 20 jours de retard pour mon loyer »

Les étudiants boursiers sont étranglés : le retard des versements de leurs allocations est de plus en plus long et provoque des situations alarmantes. Andrea Perez est étudiante en première année, en Droit et Histoire de l’art, à l’université Lyon-2. Elle songe sérieusement à renoncer au cursus qu’elle vient d’entamer, car elle ne peut pas subvenir à ses besoins. Témoignage.

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Sardines /

 

 

« Mon budget mensuel pour vivre est uniquement constitué de la bourse, qui s’élève à 417 euros. C’est l’échelon le plus haut. Je paye mon loyer de 150 euros, je fais mes courses, j’achète mes livres pour la fac, je m’habille, j’essaye de « profiter » de ma vie d’étudiante tout de même un petit peu.

Il est donc évident qu’avec environ 400 euros par mois je ne peux pas me permettre d’écart, je fais attention à ce que j’achète, je me rends le moins souvent possible dans ma famille qui habite à 100 km de Lyon. Si je suis malade je passe d’abord par les médicaments disponibles directement en pharmacie par exemple.
Ma bourse au titre du mois d’octobre m’a été versée le 19 octobre. Là, nous sommes le 24 novembre, et je ne l’ai toujours pas reçue. J’ai donc quasiment 20 jours de retard sur le paiement de mon loyer. Je suis à 150 euros de découvert sur mon compte.

J’ai appelé le Crous mais personne ne répond. J’ai appelé le ministère de l’Education, on m’a remballée en me disant que le boulot avait été fait de leur côté, que les paiements devraient arriver. Je compte donc sur l’empathie de mon banquier. J’ai la chance d’avoir quelques économies mais qui n’étaient pas destinées à renflouer les caisses tout de suite…

Je mange des pâtes et des pommes de terre, j’ai dit ciao à la viande. Je peux à peine me payer un café, c’est pas tenable. Je me demande si je ne devrais pas m’orienter sur une formation plus courte et professionnalisante au vu des difficultés que je rencontre déjà, à ma première année de faculté.

Je dois fournir beaucoup de travail, et cela complique l’idée de travailler à côté. Il est difficile de trouver un job qui s’adapte à mes horaires. Je songe désormais à arrêter mes études, pour suivre une formation qui, je le sais, me mènera vers quelque chose de plus sûr, plus rapidement et facilement. »

 

Aller plus loin

La déprime de Noël pour les boursiers, sur liberation.fr

 

Bourses étudiantes : le ministère joue-t-il la montre ?

Mise à jour le 1er décembre : les bourses seront versées en fin de mois par le Crous

 

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#Lyon 2

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