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Et si les salariés de Vencorex sauvaient leur usine avec une coopérative ?

Ce jeudi 6 mars, les salariés de Vencorex et la CGT vont déposer officiellement une « manifestation d’intérêt » pour la reprise de leur usine en société coopérative auprès du tribunal de commerce de Lyon. Après avoir plaidé pour la nationalisation, ils tentent le tout pour le tout avant la liquidation.

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Et si les salariés de Vencorex sauvaient leur usine avec une coopérative ?
Une centaine de salariés de Vencorex se sont réunis devant le tribunal de commerce de Lyon, mercredi 6 novembre. Ils sont venus défendre leur entreprise, placée en redressement judiciaire.

Et si la réponse venait des salariés ? On vous l’avait raconté en novembre, la société Vencorex, basée en Isère, est au bord du gouffre. Sa liquidation annoncée risque de mettre directement 500 personnes sur la paille, dont les salariés des sites de Saint-Fons et Saint-Priest. Mais, à terme, les syndicats craignent la perte de 5000 emplois autour de Grenoble, l’une des places fortes de la chimie en France.

La mort (ou la reprise a minima) de Vencorex, un important sous-traitant industriel, pourrait en effet provoquer un effet domino sur d’autres entreprises de la région, notamment le géant de la chimie Arkema. Pour beaucoup, sa survie est devenue un enjeu de souveraineté industrielle.

Confrontée à ce constat, la Fédération nationale des industries chimiques (Fnic) – CGT et 22 salariés de l’entreprise se sont lancés dans un défi fou : reprendre Vencorex. Ce jeudi 6 mars, ils déposent au tribunal de commerce de Lyon une manifestation d’intérêt pour la création d’une Société coopérative d’intérêt collectif (Scic).

Usine Vencorex : au début de l’aventure d’une « société coopérative » ?

Une initiative originale, qui résonne avec celle menée par les salariés de l’entreprise de Thé 1336, anciennement Unilever, il y a dix ans, ou par ceux de Duralex plus récemment. Entre autres. À Lyon, il y a 80 ans déjà, les ouvriers de l’usine Berliet avaient repris le contrôle de leur usine, après l’arrestation de leur patron. Autant dire que l’idée ne date pas d’hier (Rue89Lyon l’a aussi eu d’ailleurs).

« On en est qu’au début. Mais on a déjà des lettres d’intention pour nous soutenir », commente Séverine Dejoux, pour la CGT de Vencorex. La « Cégète », qui avait demandé sans succès une nationalisation venant de l’État, s’est tournée cette fois vers les collectivités. Avec un certain succès pour l’instant.

Selon elle, la mairie de Pont-de-Claix, de Jarrie, mais aussi la Métropole de Grenoble, ont apporté leur soutien au projet. Un sous-traitant local a également fait une lettre d’intention pour rejoindre la Scic. D’autres sont espérés. « On en est encore à l’état de la prise de contact », rappelle la syndiquée. L’enjeu pour la Fnic – CGT : avoir accès à la data room — soit aux données — de l’entreprise pour construire une offre sérieuse.

Prolonger la période d’observation, pour que l’usine Vencorex devienne une société coopérative

Dans l’esprit des porteurs de projet, plusieurs acteurs pourraient entrer dans cette société coopérative : les salariés, le syndicat porteur, mais aussi de potentiels industriels ayant intérêt à la reprise de l’activité et les pouvoirs publics. La spécificité des Scic dans la famille des « sociétés coopératives » ?

Les collectivités territoriales peuvent devenir associées et détenir jusqu’à 50 % du capital. Ce qui permettrait d’apporter des fonds. Le tout en sachant que, dans une Scic, il est possible de dissocier l’apport en capital et le droit de vote. Personne n’est majoritaire tout seul : un sociétaire est égal à une voix. Les acteurs doivent décider ensemble.

Objectif final : « garantir la pérennité de l’activité, le maintien de l’indépendance nationale au niveau du nucléaire mais aussi de l’aérospatiale », indique la CGT. Premier objectif ? Que le tribunal prolonge la période d’observation afin d’avoir le temps de réaliser une offre de reprise ferme. Pour l’heure, l’histoire n’en est qu’à son début.


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