« Je suis en train de recommencer à me vendre pour manger ou même parfois dormir. Je ne sais même pas où je vais aller ce soir. »
Cette réalité, le collectif Solidarité entre femmes à la rue, qui occupe actuellement un bâtiment quai Arloing (Lyon 9ᵉ) a pu la documenter. Dans un communiqué, ses membres mettent en avant le témoignage de plusieurs de ses femmes, dont une qui raconte qu’elle peut être obligée de se « livrer à un monsieur parce que tu ne sais pas où dormir. »
N’importe quel membre de collectifs ou d’associations de soutien aux sans-abri vous le dira : ce qui changé depuis la fin de la crise sanitaire et l’explosion de la crise de l’hébergement d’urgence à Lyon, c’est la présence, toujours plus importante, de femmes à la rue.
Sans toit, sans porte qui ferme, démunies… Vivant parfois avec leurs enfants, voire leurs nourrissons. Elles sont aussi plus soumises aux potentiels malfrats, voire violeurs, pouvant profiter de leur fragilité.
Manifestation à Lyon : parler d’un tabou, les violences connues par les femmes à la rue
Pour dénoncer cette situation, Solidarité entre femmes à la rue appelle à une manifestation devant la préfecture du Rhône, quai Victor-Augagneur (Lyon 3ᵉ). Un lieu symbolique, l’État étant en charge d’un hébergement d’urgence, en (très) grande difficulté. Objectif : mettre la lumière sur une problématique, souvent tue.
Chaque semaine, lors de nos réunions, de nouvelles femmes viennent rejoindre le collectif pour lutter pour accéder à un hébergement. Chaque semaine, ce sont de nouveaux témoignages sur la difficulté de vivre à la rue et sur les violences que les femmes subissent, écrit notamment le collectif.
Être une femme sans logement, c’est être à la rue, dans un campement, hébergée par quelqu’un qui parfois nous exploite, vivre dans une école, un hôtel, un squat… C’est parfois être obligée de rester vivre avec un mari violent ou de coucher avec un homme parce qu’on n’a nulle part où aller. »
Communiqué du Collectif Solidarité femmes à la rue
Le rendez-vous est donné ce mardi 11 février, à 18 h. Pour rappel, près de 80 femmes de ce collectif sont, pour l’instant, mises à l’abri dans un « squat officiel » quai Arloing, dans le 9ᵉ arrondissement. Elles devront quitter les lieux en mai.
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