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Le patron d’Ebra (Le Progrès) démissionne après son soutien à l’extrême droite sur LinkedIn

Épinglé par des syndicats de journalistes après de multiples « likes » sur des publications d’extrême droite sur le réseau social LinkedIn, le patron d’Ebra, qui possède notamment Le Progrès et le Dauphiné Libéré, a démissionné mardi 28 janvier. La banque Crédit Mutuel, actionnaire unique du groupe, a salué une décision « responsable ».

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ChatGPLe développement de l'intelligence artificielle au sein du groupe Ebras inquiète les journalistes du Progrès. ©Ma/Rue89LyonT
Le développement de l’intelligence artificielle au sein du groupe Ebras inquiète les journalistes du Progrès.

Ses excuses n’auront pas suffi. Épinglé par des syndicats de journalistes puis Mediapart pour des « likes » sur des publications d’extrême droite sur le réseau social professionnel LinkedIn, le patron d’Ebra Philippe Carli a démissionné ce mardi 28 janvier.

Dimanche 26 janvier, le président du premier groupe de presse régionale de France, qui possède notamment le Progrès et le Dauphiné Libéré, avait tenté de se justifier auprès de ses équipes, dans un message consulté par Rue89Lyon. Philippe Carli avait reconnu une pratique « rapide » et « maladroite » des réseaux sociaux.

« Ces réactions ne représentent en rien un soutien à quelconque parti, courants politiques ou tout autre mouvement extrémiste. Au contraire, mes valeurs personnelles comme mes engagements associatifs m’ont toujours placé dans un seul camp, celui de l’humanisme, du respect des autres, de l’intégration, dans l’opposition au racisme, aux discriminations, au sexisme. »

Message de Philippe Carli aux rédactions du groupe Ebra

Démission du patron d’Ebra : une décision « responsable » pour le Crédit mutuel

Honnête ou intéressé, le meaculpa n’aura pas suffi. Lundi 27 janvier, la CGT appelait déjà au départ du boss d’Ebra. Philippe Carli semble finalement avoir été lâché par le principal actionnaire du groupe, le Crédit mutuel. Dans un communiqué, la banque salue une décision « responsable » qui « doit permettre aux rédactions du groupe de retrouver leur sérénité dans un contexte économique qui reste difficile pour le secteur ».

L’actionnaire a également réaffirmé son choix « d’assurer le pluralisme des opinions et des points de vue, et enfin le refus de toutes formes de discrimination ». Détail important, ce dernier mot n’était pas présent dans le communiqué interne, consulté par Rue89Lyon, envoyé vendredi 24 décembre par les rédacteurs en chef des différents titres du groupe. Ou quand l’actionnaire rappelle quelques principes de déontologie à ses propres journalistes…

Les likes pro-Trump du patron d’Ebra

Le scandale était parti jeudi 23 janvier d’une alerte du syndicat SNJ, relayée par Mediapart. Il était notamment reproché au désormais ex-patron d’Ebra d’avoir montré publiquement son admiration pour l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo, dont il « aime » de très nombreuses publications.

Mais pas que. Philippe Carli « like » aussi des publications de responsables politiques du Rassemblement national (RN), des micro-partis d’extrême-droite ou encore des éditorialistes de la chaîne CNews.

Rue89Lyon avait également déterré un « like » pro-Trump, fustigeant les médias « bien-pensants », qui a fait jaser en interne. Ces révélations ont suscité un vif émoi chez les journalistes des différents titres du groupe.

Au Progrès, cette lutte contre les dirigeants d’Ebra n’est pas une première. Les journalistes de la rédaction centrale, basée à Lyon, débrayent régulièrement pour lutter contre les réductions d’effectifs et les nouvelles directions éditoriales pilotées par le Crédit Mutuel.


#Extrême-droite

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