L’hiver s’annonce rude dans la métropole de Lyon. Alors que le drame de l’incendie d’un squat à Caluire a tragiquement remis en avant la problématique de l’hébergement d’urgence dans l’agglomération, la question des enfants à la rue revient, elle aussi, en force à l’approche de l’hiver.
Selon un décompte effectué par Jamais sans toit, 375 enfants dorment à la rue dans la métropole, dont 39 sont âgés de moins de trois ans. Une augmentation « de 15″% par rapport à l’année 2023, qui avait déjà été une année record. « C’est trois fois plus qu’il y a trois ans », note encore Jamais sans toit.
Selon le collectif, la moitié d’entre eux sont hébergés dans des établissements scolaires de l’agglo. Une habitude à Lyon depuis plusieurs années. Une vingtaine d’établissements sont occupés.
Enfants à la rue à Lyon : des établissements scolaires occupés
Rien que sur la deuxième quinzaine de novembre, neuf élèves accompagnés par le collectif ont investi le collège Paul-Émile Victor de Rillieux-la-Pape. Trois autres occupent l’école de la Sarra, à Lyon 5ᵉ. Et l’instabilité politique actuelle n’incite pas à l’optimisme.
« L’engagement pris par le gouvernement en 2022 qu’aucun enfant ne dormirait à la rue n’a jamais
Communiqué de Jamais sans toit, en date du 4 décembre
été tenu. L’an dernier, l’adoption d’un amendement visant à créer 10 000 places d’hébergement d’urgence avait été balayé par un 49.3. Début janvier 2024, en pleine vague de froid, le ministre du Logement de l’époque avait promis 120 millions d’euros. Personne n’en a jamais vu la couleur. Quant au budget pour l’année qui vient… »
Plus encore que l’hébergement d’urgence en tant que tel, la question des enfants à la rue est un gros point de friction entre les collectivités locales et l’État. Si beaucoup de collectifs reconnaissent le travail fait par la Ville de Lyon sur ce sujet, l’objectif (de début de mandat) du zéro enfant à la rue semble, chaque jour, s’éloigner de plus en plus à Lyon, comme dans la métropole.
Un bras de fer entre Ville et État
Cette année, la Ville a même demandé l’expulsion de certain de ses gymnases, occupés par le collectif Solidarité entre femmes à la rue. Des actions qui ont, par moment, crispés les relations entre militant·es et élu·es.
Face à cette situation, plusieurs députés ont déposé une proposition de résolution pour obliger l’État à trouver un toit pour ces enfants. Elle est notamment portée par la députée de la 3e circonscription du Rhône, Marie-Charlotte Garin (NFP-Les Écologistes). Celle-ci espère que le vote se déroule lors d’une niche parlementaire transpartisane ou du groupe Les Écologistes, au plus tôt début 2025.
En attendant, les parents continuent à se mobiliser. Une manifestation est notamment prévue vendredi 6 décembre, à 12 h 30, devant le collège Paul-Émile Victor.
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