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À Lyon, une manifestation pour mettre à l’abri les enfants à la rue

Mercredi 20 novembre sera célébré le 35e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant (Cide). L’occasion pour le collectif Jamais sans toit d’appeler à la mise à l’abri de centaines d’enfants à la rue. Une demande, qui paraissait atteignable à l’heure de la crise sanitaire, mais qui ressemble de plus en plus à un vœu pieux…

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Julie porte fièrement sa pancarte pendant le rassemblement du 31 juillet devant la Métropole de Lyon (Lyon 3e). Du haut de ses 7 ans, elle se sent à la fois "triste et en colère" de savoir que d'autres enfants dorment dans la rue.
Julie porte fièrement sa pancarte pendant le rassemblement du 31 juillet devant la Métropole de Lyon (Lyon 3e). Du haut de ses 7 ans, elle se sent à la fois « triste et en colère » de savoir que d’autres enfants dorment dans la rue.

« L’engagement pris par le gouvernement en 2022 qu’aucun enfant ne dorme à la rue n’a jamais été tenu. »

C’est un constat simple, et sans appel, que tire Jamais sans toit. Ce mercredi 20 novembre, le collectif lyonnais appelle (encore une fois) l’État à se mobiliser pour prendre en charge les nombreux enfants vivant à la rue, dans la métropole de Lyon. Le rassemblement est prévu le 20 novembre, à 17h, place Louis-Pradel (Lyon 1er).

Selon le décompte du collectif, 333 enfants vivent sans toit dans l’agglomération, dont 35 ont moins de trois ans.

Une réalité terrible qui ne s’arrange pas d’année en année. Lors de la fête des Lumières 2023, on décomptait 331 enfants sans toit. Cet été, l’actualité avait été marquée en ce sens par la crise des « bébés à la rue ». Actuellement, 17 établissements scolaires sont occupés à Lyon, Vaulx-en-Velin, Villeurbanne mais aussi Givors. Les établissements scolaires se substituent (dans des conditions dégradées) au système d’hébergement d’urgence totalement saturé de l’État.

À l’occasion des 35 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant, signée par la France, « JST » demande que soit appliqués plusieurs de ses dispositions. Parmi celles-ci, on peut noter l’article 27, assurant à l’enfant un droit au logement et à vivre en famille, l’article 28, devant assurer sa scolarisation ou encore l’article 24, s’attardant sur le droit aux soins médicaux de l’enfant.

Le nombre d’enfants à la rue ne baisse pas à Lyon. ©Rue89LyonPhoto : Justine Machado

La ville de Lyon fait aussi sa journée sur les enfants à la rue

« L’Unicef France et le Samu Social de Paris ont publié un rapport conjoint qui révèle les conséquences du sans-abrisme ou de la précarité en matière de logement sur la santé mentale des enfants », indique le collectif.

Il souligne également que, dans le même temps, l’aide médicale de l’État (AME) est dans le viseur du gouvernement, qui prévoit de la réduire en simple « aide médical d’urgence ». Ce qui pourrait avoir des conséquences sur nombre d’enfants sans solution.

À noter que, dans le même temps, la Ville de Lyon célèbre aussi cet anniversaire par une journée spéciale. Des prises de paroles de l’Unicef, de l’association Choisis ta planète, de SOS Méditerranée, du Défenseur des droits et de Prison insider sont ainsi prévues.

Pas dit que l’événement ne convainque les collectifs de soutien aux personnes sans-abri. Si beaucoup reconnaissent le travail fait par la Ville de Lyon sur ce sujet, l’objectif (de début de mandat) du zéro enfant à la rue semble, chaque jour, s’éloigner de plus en plus à Lyon, comme dans la métropole. Cette année, la Ville a même demandé l’expulsion de ses gymnases, occupés par le collectif Solidarité entre femmes à la rue. Des actions qui ont, par moment, crispés les relations entre militant·es et élu·es.


#Jamais sans toit

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