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Visé par une OQTF : le tribunal donne raison à Mamadou, co-auteur de « Né pour partir »

Depuis avril 2024, Mamadou Sow était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF) par la préfecture du Rhône, à Lyon. Le tribunal administratif a donné raison à ce modèle d’intégration arrivé à Lyon en 2018, en annulant cette décision.

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Pour l'audience au tribunal ce vendredi 13 octobre, Mamadou a revêtu un Lépi, une tenue traditionnelle de Guinée couleur indigo.
Pour l’audience au tribunal vendredi 13 octobre, Mamadou a revêtu un Lépi, une tenue traditionnelle de Guinée.

Son cas avait été largement médiatisé. Et, pour une fois, cela semble avoir payé. Mamadou Sow va pouvoir rester en France (pour l’instant). Le tribunal administratif (TA) de Lyon a annulé, fin octobre, l’OQTF qui planait sur sa tête. 

Le TA a estimé que Mamadou Sow avait montré depuis son arrivée à Lyon, en 2018, un volonté évidente « d’intégration ». Le juge a ainsi retenu qu’il était le co-auteur du livre Né pour partir, réalisé avec l’ancien ministre et écrivain lyonnais Azouz Begag. 

« Il participe régulièrement depuis la parution de cet ouvrage (…) à des conférences en librairies et à des salons littéraires », indique le tribunal administratif dans sa décision.

Jeune papa de 24 ans, il vit à Lyon avec sa femme, réfugiée politique Guinéenne. « La justice doit faire son travail, nous avait-il déclaré avant la décision. On juge les jeunes sous OQTF sans nous connaître, on est pris pour des criminels. »

OQTF à Lyon : un cas sur des centaines

Lors de la décision, il nous a appelé pour nous faire part de la bonne nouvelle. Titulaire d’un bac en logistique, il espère pouvoir monter son entreprise dans le secteur. Contactée, la préfecture ne nous avait pas dit si elle comptait faire appel, ou non, de cette décision. 

Reste que d’autres ont eu moins de chance. Selon le Réseau Education Sans Frontières, beaucoup de jeunes travaillent en CDI en attendant leur titre de séjour, avant d’être frappé par une OQTF. Des « modèles d’intégrations » qui ne sont pas remercié pour leurs efforts.

C’est notamment le cas de Kéletigui Sylla, dit « Kélé », 25 ans, sous OQTF depuis mars 2024, dont Rue89Lyon avait tiré le portrait en avril dernier. Aujourd’hui, il est toujours dans l’attente d’une date d’audience au tribunal administratif pour étudier son recours.

Contactée, la préfecture ne nous avait pas encore dit si elle comptait faire appel, ou non, de la décision du tribunal administratif. 


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