Des salles de bains flambant neuves, des chambres aménagées, des cuisines partagées pour les habitantes… Et une pelletée de poussettes à l’entrée. Ce lundi 7 octobre, la Métropole de Lyon a présenté un nouveau lieu d’accueil pour « son public », les mères isolées avec enfants de moins de trois ans, à Villeurbanne.
Dans le quartier de la Soie, la « Maison d’accueil Decomberousse » propose un hébergement temporaire pour 14 familles monoparentales depuis juin. En tout : 50 personnes (femmes et enfants) sont accueillies dans un espace de près de 1000 m2.
Devant une trentaine de personnes, le président d’Habitat et Humanisme, Franck Chalvin, en charge des lieux, puis le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard (EELV), se sont félicités d’un accueil se faisant dans de « très bonnes conditions ». « Heureusement que Lyon et Villeurbanne prennent leur part avec ce genre de projets. Ailleurs, c’est parfois plus compliqué, même si on y arrive », grince le président.
Pour celui qui défend une « Métropole hospitalière », il s’agit de rappeler l’action de la collectivité, décriée ces derniers temps. Depuis 2020, il s’agit du neuvième site ouvert par la collectivité qui a créé 423 places d’hébergement supplémentaires. « Notre objectif est de réduire progressivement la prise en charge à l’hôtel », ajoute-t-il.
À Lyon, des places pour les mères isolées dans une période de fortes tensions
Dans sa lancée, le boss de la Métro annonce que deux nouveaux sites vont être ouverts. Le premier, « les Iris », doit accueillir 92 personnes. Un autre site devrait être annoncé prochainement… « Nous sommes dans une recherche permanente pour trouver ce type de lieu », note Lucie Vacher (EELV), adjointe à la Métropole de Lyon en charge de l’action sociale et éducative.
Une tentative de mise au point alors que l’exécutif est chahuté sur sa gauche sur la question du sans-abrisme. Quelques jours après l’expulsion de l’Espace communal de la Guillotière, une table ronde en présence de Renaud Payre (gauche unie – Voix commune) avait été perturbée par des militants du droit au logement, vendredi 4 octobre.
En ligne de mire notamment : les critères d’accueil des mères isolées avec enfant de moins trois ans, relevant de sa compétence. Dans une note interne, ceux-ci ont été renforcés (voire durcis) comme nous le révélions il y a peu.
« Nous faisons régulièrement des propositions à l’État »
Ce lundi, le but de Bruno Bernard était donc de remettre l’église au cœur du village : la Métropole fait sa part, contrairement à d’autres. « Ce bâtiment avait été prêté à l’État pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, rappelle-t-il. Nous avons ensuite proposé de le mettre à disposition de ses services pour faire de l’hébergement d’urgence. Cela n’a rien donné », lâche-t-il. Avant d’ajouter : « Nous faisons régulièrement des propositions à l’État [pour lui mettre du bâti à disposition, ndlr]. »
Le discours de la Métro ne change pas : nous prenons en charge le public relevant de nos compétences, rien que nos compétences. Comme souvent, la collectivité rappelle qu’elle est la seule disposant de compétences départementales à prendre en charge ces publics. En gros, la seule à réellement appliquer la loi.
Entre 2019 et aujourd’hui, le coût d’hébergement des mères isolées par la Métropole est passé de 900 000 à 11,3 millions d’euros.
Chargement des commentaires…