L’intersyndicale (SNPES, CGT, UNSA et CFDT) de la Protection judiciaire de la jeunesse (PFF) appelle à une manifestation à Lyon pour protester contre « les coupes budgétaires et l’amateurisme politique » qui touchent la justice des mineurs. Rendez-vous est donné, jeudi 8 août, de 10h à 17h30, devant le siège de la direction interrégionale de la PJJ, (75 rue de la Villette, Lyon 3e).
Une manifestation à Lyon contre un « plan social sans précédent »
Dans un communiqué, l’intersyndicale explique que, le 31 juillet dernier, l’ensemble des organisations syndicales ainsi que les directions interrégionales ont été convoquées par la direction de la PJJ (DPJJ).
La directrice, Caroline Nisand, a selon les syndicats, annoncé une « restriction budgétaire et le non renouvellement de poste de contractuel·les ». Selon l’intersyndicale, ce « plan social sans précédent » ciblerait entre 240 et 480 contrats de personnels en France.
Une décision incompréhensible pour l’intersyndicale qui s’inquiète de la « mise en danger immédiate des institutions » et des conséquences sur la qualité de prise en charge des mineurs.
La DPJJ, une des directions du ministère de la Justice, est chargée de l’organisation de la justice des mineurs. Elle vise l’insertion et l’éducation des mineurs en conflit avec la loi mais aussi la protection des mineurs en danger.
Les syndicats de la justice des mineurs dénoncent le manque d’anticipation de leur direction
Selon les syndicats, ce sont entre 1,6 et 1,8 millions d’euros d’économies qui ont été demandées par la direction. Pour justifier ce « serrage de ceinture » la directrice a, d’après l’intersyndicale, mentionné des facteurs qui, n’ayant pas pu être anticipés, ont impacté le budget 2024 de la PJJ. Parmi eux, le décret publié le février 2024 actant les coupes budgétaires de 10 milliards d’euros voulues par le gouvernement.
Dans la liste de toutes ces « annulations de crédits », la Protection judiciaire de la jeunesse est amputée de plus de 700 000 euros. Une somme qui reste faible par rapport au budget global de 950 millions d’euros alloué pour 2024 à cette direction ministérielle.
Pour l’intersyndicale, les arguments fournis par la directrice restent « douteux ». Ces demandes d’efforts budgétaires sont d’autant plus décriés que les syndicats estiment qu’ils relèvent d’un manque d’anticipation de la part de la direction.
Cette décision survient en outre dans un contexte politique flou depuis la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier et le maintien en place d’un « gouvernement des affaires courantes ».
L’intersyndicale dirige aussi ses critiques envers le gouvernement qu’elle accuse d’avoir « alimenté une campagne démagogique concernant la justice des enfants ». Le 18 avril, Gabriel Attal, Premier ministre, avait annoncé une séries de mesures s’attaquant à la « violence des jeunes » et destinées à « restaurer l’autorité ».
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