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Législatives 2024 : qui sont vos candidats dans le Rhône ?

Ça y est. On connaît la liste des candidats dans les 14 circonscriptions de la métropole de Lyon et du Rhône pour les législatives. Circo par circo, on vous invite à découvrir les prétendant·es au poste de député.

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Les députés du Rhône. ©Montage Rue89Lyon
Les élections législatives anticipées 2024 auront lieu les 30 juin et 7 juillet.

Les candidats de la 1ère circonscription du Rhône

Le député sortant, Thomas Rudigoz (Renaissance), a du souci à se faire dans la 1ère circonscription de Lyon, qui réunit une partie des 5e, 2e, 9e et 7e arrondissement. L’ancien maire du 5e arrondissement avait pu compter sur son implantation locale pour gagner la circonscription en 2022, avec seulement 1300 voix d’avance sur la candidate Aurélie Gries (La France insoumise / Nupes).

Thomas Rudigoz, député de la 1e circonscription du Rhône, lors de la soirée électoral du second tour des législatives 2022.Photo : HH/Rue89Lyon

Au vu de la dynamique de la gauche aux élections européennes, c’est bien le Nouveau Front populaire qui pourrait l’emporter cette année. À tel point que LFI y a envoyé une proche de Jean-Luc Mélenchon, Anaïs Belouassa-Cherifi, secrétaire de la campagne de l’insoumis en 2022, puis aux européennes 2024.

Ils affronteront Grégory Sansoz, Ancien élu à la mairie du 2e arrondissement, investi par Les Républicains et Laurent Mouton, un inconnu, choisi par le Rassemblement national. Le parti d’extrême droite avait réunit seulement 9 % des voix dans la circonscription en 2022, mais enregistre une belle progression dans la circonscription aux européennes, avec 15,90% des exprimés.

Les candidats de la 2e circonscription du Rhône

Ce n’est pas le député sortant Hubert Julien-Laferrière (Génération écologie) qui aurait pu se présenter à nouveau dans la 2e circonscription du Rhône, qui regroupe le 1er, 4e et une partie des 2e et 9e arrondissements. Accusé d’avoir touché de l’argent pour servir des intérêts étrangers à l’Assemblée nationale, il a récemment annoncé ne pas se représenter pour se dédier aux grands singes, dans un communiqué lunaire.

EELV a préféré y investir une figure lyonnaise issue du milieu associatif, Boris Tavernier. Co-fondateur du réseau VRAC, il milite pour l’accès à une alimentation de qualité pour tous et toutes. Comme en 2022, la gauche unie affrontera Loïc Terrennes, investi par Renaissance. Il avait récolté 48,36% des voix au second tour en 2022.

Les Républicains ont, eux, choisi une petite personnalité locale : Maryll Guilloteau, adjointe à la mairie du 2e arrondissement et fille de Christophe Guilloteau, président du conseil départemental du Nouveau Rhône. Conformément à la volonté de plus de 200 élus Républicains au local, il n’y aura pas d’alliance avec le Rassemblement national. Ces derniers ont investi une jeune candidate, inconnue, Anaëlle Bisleau.

Les candidats de la 3e circonscription du Rhône

Dans cette circonscription, les jeux sont presque déjà faits. Marie-Charlotte Garin, députée EELV, propulsée de militante à élue en 2022, n’aura que peu de mal à se faire réélire avec l’étiquette du Nouveau Front populaire. Aux dernières législatives, elle avait affrontée Sarah Peillon, responsable Renaissance du Rhône. Cette dernière n’a pas souhaité se relancer dans la bataille. C’est Clara Eynaud-Lassalle qui a été choisie par la majorité présidentielle.

Marie-Charlotte Garin, députée EELV de la 3e circonscription du Rhône.Photo : HH/Rue89Lyon

Déjà candidate en 2022, Béatrice de Montille est de nouveau investie par Les Républicains dans la circonscription. Si elle avait soutenu Eric Ciotti en 2022, pour devenir le candidat des Républicains à la présidentielle, la conseillère municipale s’est positionnée en désaccord avec sa stratégie d’alliance avec le RN.

Les candidats de la 4e circonscription du Rhône

Si les trois premières circonscriptions lyonnaises pourraient envoyer des députés du Nouveau front populaire (NFP) à l’Assemblée, la 4e sera bien plus difficile à conquérir pour l’union de la gauche. Au sein du NFP, c’est le Parti socialiste qui a obtenu la circonscription. Il est sûrement le plus à même de l’emporter face à la députée sortante de la majorité présidentielle Anne Brugnera.

C’est Sandrine Runel, cheffe de file des socialistes à Lyon et adjointe aux Solidarités à la Ville qui va tenter sa chance. Un second choix pour celle qui espérait plutôt être investie dans la 2e ou 1ère circonscription.

Le Rassemblement national pourrait aussi avoir sa carte à jouer, avec Yannick Chaumont, à nouveau inconnu au bataillon. Avec 14 % des voix exprimées (mais seulement 9 %) des inscrits aux européennes, le RN pourrait accéder au second tour, si la participation est suffisante.

Les candidats de la 5e circonscription du Rhône

En 2022, l’union de la gauche avait créé la surprise dans la circo 5 (25 communes des Monts d’or, dont Caluire-et-Cuire, Limonest, Neuville-sur-Saône). Fabrice Matteucci, aujourd’hui président de la fédération PS du Rhône et élu d’opposition à Caluire, avait réussi à accéder au second tour dans cette circonscription marquée à droite. Il repart au combat cette année, sous les couleurs du Nouveau front populaire.

Blandine Brocard, députée sortant Modem, avec la majorité présidentielle, va défendre son siège. En 2022, elle l’avait emporté avec une bonne longueur d’avance sur son adversaire, avec 67,3 % des voix. Élue pour la première fois en 2017, elle avait fait partie des « nouveaux visages » de la politique qu’Emmanuel Macron voulait voir fleurir en 2017 en France. Elle avait damé le pion à Philippe Cochet, maire Les Républicains de Caluire.

Ces derniers misent à nouveau sur Bastien Joint, lui aussi conseiller municipal à Caluire-et-Cuire, pour tenter de faire valoir une troisième voie entre la majorité présidentielle et l’union de la gauche. Quant au Rassemblement national, arrivé en première position (22 %) aux européennes 2024 dans la circonscription, il pourrait aussi créer la surprise (et une triangulaire ?) avec Sasha Bitoum.

Les candidats de la 6e circonscription du Rhône

Il fallait bien une circonscription où le Nouveau Front populaire ne fait pas l’unanimité à gauche. Le cas se présente dans la 6e du Rhône, qui comprend uniquement la ville de Villeurbanne. Le député sortant insoumis Gabriel Amard y avait été parachuté en 2022. Spécialiste des questions liées à l’eau et gendre de Jean-Luc Mélenchon, il va devoir affronter la candidature dissidente de Jean-Paul Bret, ancien maire PS de Villeurbanne.

Gabriel Amard, député La France insoumise de la 6e circonscription du Rhône.Photo : HH/Rue89Lyon

La majorité présidentielle laisse le champ libre à l’ancien édile en n’investissant aucun candidat sur la circo, la seule du Rhône dans ce cas. Côté Rassemblement national, c’est Délia Agus qui représentera le parti d’extrême droite. En 2022, elle s’était aussi présentée comme suppléante sur la même circonscription, mais sous les couleurs du parti d’Éric Zemmour, Reconquête.

Les candidats de la 7e circonscription du Rhône

Avec la 1ère circonscription, la 7e circonscription (Vaulx-en-Velin, Rillieux, Bron et les deux Sathonay) est l’un des territoires qui pourrait basculer à gauche lors de ces élections législatives. En 2022, l’élection d’Alexandre Vincendet (ex-LR, aujourd’hui Horizons) s’était jouée à 2 000 voix près, marquée par une forte abstention à Vaulx-en-Velin, commune acquise à la gauche, où le candidat On s’en mêle/LFI Abdelkader Lahmar est particulièrement implanté.

Le match devrait se rejouer cette année puisque les deux candidats se présentent à nouveau. Militant des quartiers populaires, ancien élu à la mairie de Vaulx-en-Velin, Abdelkader Lahmar, déjà présent sur les liste de la France insoumise aux européennes pourrait accéder à la députation. Reste à savoir si les Vaudais se déplaceront aux urnes.

Les candidats de la 8e circonscription du Rhône

On reprend (presque) les mêmes, et on recommence. Dans ce territoire regroupant le pays de l’Arbresle et la communauté de l’Ouest rhodanien, les jeux avaient été serrés en 2022 entre Nathalie Serre, députée LR sortante, et le Modem Dominique Despras. La successeure de Patrice Verchère (LR), maître des lieux pendant près de 12 ans, avait dû batailler pour dépasser d’une courte tête le centriste, président de la Chambre d’agriculture, très implanté localement. Suppléant, Verchère avait transpiré un peu. Mais c’était passé.

Cela sera-t-il le cas pour ces législatives anticipées ? Vu le score du RN dans le secteur, on est en droit de se poser la question. Jonathan Géry pourrait tirer son épingle du jeu, s’il ne se fait pas prendre trop de voix par Xavier Fourboul, côté Reconquête.

À gauche, les choses semblent mal parties. Mais qui sait… Le canton de l’Arbresle a été, de 2015 à 2021, le seul socialiste du Nouveau département du Rhône. Anne Reymbaut, candidate PS du Nouveau front populaire, a quand même réussi à prendre Thizy-les-Bourgs (dont elle est 1ère adjointe), fief historique du baron Michel Mercier, aux centristes.

Les candidats de la 9e circonscription du Rhône

Disons que, de ces deux circonscriptions (8e et 9e), la gauche a plus de chance dans l’Ouest du Rhône, que dans le Nord. Là-bas, tous les cantons du Nouveau Rhône sont centristes ou à droite. Le député sortant, Alexandre Portier (LR) avait pris la suite de Bernard Perrut, aux affaires depuis 25 ans. Condamné récemment par la justice, il avait lui-même pris la suite de son père, Francisque Perrut, maître sur ces terres depuis 20 ans…

Bref, qui pour faire tomber près de 50 ans de dynastie Perrut-LR dans le Beaujolais ? Ambroise Méjean qui s’était présenté pour la majorité présidentielle en 2022 a laissé sa place. Ce « jeune avec Macron » de la première heure avait un peu galéré au second tour… Moins connu, Antoine Laurent prend sa suite. Pour aller au casse-pipe ?

Car le réel danger pour le professeur de philo en poste semble être le représentant de l’extrême droite, Patrick Louis. Proche de Marion Maréchal, celui-ci revendique rassembler le RN, Reconquête et Les Républicains compatibles avec Éric Ciotti. Autant dire que la bataille sera dure entre une droite wauquiezienne et l’extrême droite.

Alexandre Portier, l’actuel député Les Républicains de la 9e circonscription du Rhône.Photo : HH/Rue89Lyon

Les candidats de la 10e circonscription du Rhône

Sur ce territoire historiquement à droite, Thomas Gassilloud (Renaissance) réussira-t-il à se maintenir ? Sur un secteur contenant Saint-Genis-Laval, Saint-Laurent-de-Chamousset, Saint-Symphorien-sur-Coise, etc., comme ailleurs, l’extrême droite a fait des scores impressionnants. Mais elle partira en ordre dispersée avec Irène Berenyi Geley (Reconquête) et Cécile Patout (RN). À ceci s’ajoute la candidature d’un ancien para, David Hornus, qui a pu bénéficier d’une certaine couverture médiatique. De quoi gratter quelques voix ?

Enfin, malgré deux défaites consécutives, Les Républicains renvoient la compagne du président du Conseil départemental du Rhône Christophe Guilloteau, Sophie Cruz. En 2017, celui-ci lui avait laissé son poste, en quittant la députation pour la présidence du Département. Sa successeure n’avait pas réussi à prendre la suite.

À gauche, la socialiste Florence Perrin compte certainement sur les divisions pour se glisser au second tour. En 2022, une candidate Nupes avait déjà réussi à atteindre ce stade. Mais, arrivée là, on voit mal comment elle pourrait passer la marche du 7 juillet.

11e circonscription du Rhône

Au sud, le député sortant Jean-Luc Fugit (Renaissance) sera de nouveau opposé au seul représentant communiste du Nouveau Front populaire dans le Rhône : Adbel Yousfi. Alors que les communistes ont perdu Givors aux dernières municipales, ils reçoivent donc un lot de consolation… Légèrement empoisonné. Il s’agit également de la seule circo avec un dissident écologiste. Sophie Spennato représentera ainsi « L’écologie au centre ». Elle s’était déjà présentée en 2022.

Comme dans la 9e, l’extrême droite comptera une alliance « Ciotti – RN » avec Alexandre Humbert Dupalais, sans présence de Reconquête. Une composition qui lui donne une bonne chance de passer le premier tour. Cindy Ferro représentera elle Les Républicains.

Jean-Luc Fugit au 2ème tour des législatives à la préfecture du Rhône le 18 juin 2017.Photo : HH/Rue89Lyon

12e circonscription du Rhône

Sur ce territoire marqué par le scandale des perfluorés, le Nouveau front populaire a, logiquement, choisi une écologiste pour le représenter. Lucie Gaillot-Durand, médecin pathologiste, membre du collectif PFAS contre terre, essayera localement de jouer cette carte contre le député Cyrille Isaac-Sibille, également médecin.

De son côté, Pascal Charmot jouera sûrement du refrain « anti Voies lyonnaises » qui avait rassemblé nombre de maires de cette circonscription, plutôt LR. Des ressorts locaux pour faire campagne existent donc… Mais auront-ils une quelconque incidence sur les résultats ?

Pas dit (du tout). Clémence Luisier se présentera pour le RN, sans concurrence sur sa droite. Un facteur qui lui donne, de fait, de bonnes chances de se qualifier pour le deuxième round.

Cyrille Isaac-Sibille, ex-député Modem de la 12e circonscription du Rhône.Photo : HH/Rue89Lyon

13e circonscription du Rhône

Il y a du monde dans la 13e… Huit candidats et des divisions. Ainsi, le candidat du NFP, Victor Prandt, tendance LFI, membre du parti « la Révolution par le vivant » (animaliste) devra faire avec Didier Barthès du Mouvement écologiste indépendant.

De même, l’extrême droite partira divisée avec la cheffe de file départementale du RN, Tifanny Joncour, et Océane Gigarel pour Reconquête. Même la députée sortante, Sarah Tanzilli, aura, d’une certaine manière, son dissident. Déjà candidat aux municipales Pusignan, le centriste Patrick Biaut se lance dans la députation.

Ce dernier affirme avoir une sensibilité proche du Modem. Autant de divisions qui risquent d’en empêcher certains d’arriver au second tour. Gare à l’abstention…

Sarah Tanzilli, députée Renaissance (ex-LREM) de la 13e circonscription du Rhône. Photo Houcine Haddouche/Rue89Lyon

14e circonscription du Rhône

Idir Boumertit bénéficiera d’une prime au sortant ? Le député LFI repart avec l’étiquette Nouveau Front populaire, sans dissidence. Pas certain cependant qu’il se retrouve contre un candidat macroniste au second tour. En 2022, l’ancien maire de Feyzin et député, Yves Blein, avait tenu tête au représentant des Minguettes. L’ancien socialiste a laissé sa place à Ludovic Almeras, bien moins connu localement. 

Léger mercato côté RN : Damien Monchau a laissé sa place à Cédric Mermet. Ce dernier pourrait être bien positionné pour le second tour. En 2022, Éric Zemmour avait envoyé le médiatique Bruno Attal jouer au « super flic » à l’est de la métropole. Il avait alors pris 6 % des voix au RN – sans quoi, ce dernier était vraisemblablement au second tour. Cette fois-ci, c’est Blandine Riha qui part pour Reconquête, de quoi mettre des bâtons dans les roues du RN ?

Idir Boumertit (à droite), avec le président de la Métropole de Lyon, Bruno Bernard et la maire de Vénissieux, Michèle Picard (PCF), le 3 juin 2022.Photo : FB Candidat

#Élections législatives 2024

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