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Une « marche festive » pour l’interdiction des perfluorés le 26 mai au sud de Lyon

Alors que l’usage des perfluorés est devenu un enjeu de santé publique national, voire européen, plusieurs organismes appellent à une manifestation contre les PFAS, dimanche à 15h, à Oullins-Pierre-Bénite, au sud de Lyon.

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Les militant ·es d’Alternatiba ANV 69 devant le site industriel d’Arkema à Pierre-Bénite.

Au départ, ce n’était que le combat isolé d’un fermier américain contre une pollution méconnue. Depuis deux ans, après les révélations du média Vert de rage, l’usage des PFAS (ou perfluorés) au sud de Lyon, notamment dans la Vallée de la chimie, est devenu un enjeu de santé publique national, voire européen.

Ces composés chimiques, utiles à la fabrication de nombreux produits du quotidien comme les poêles, sont dans le viseur des associations écologiques comme des autorités sanitaires. Depuis deux ans, les études montrant la pollution des PFAS dans la métropole de Lyon, n’ont cessé de s’enchaîner. Œufs pollués, légumes et fruits déconseillés à la consommation dans les environs de l’usine, pêche à éviter… Les restrictions sont là.

Perfluorés à Lyon : une manifestation devant l’usine Arkema

Alors que les industriels Arkema et Daikin, basés à Oullins-Pierre-Bénite, continuent de produire des perfluorés, comme le révélait Rue89Lyon en février, syndicats et organisations passent la seconde contre les PFAS. Plusieurs d’entre elles appellent à une « marche festive » contre ces « polluants éternels ». Le rendez-vous est fixé au métro Gare d’Oullins, dimanche 26 mai, à 15 heures.

A l’appel de plusieurs organisations écologistes et citoyennes, parmi lesquelles la Ligue des droits de l’homme, l’ONG Oxfam, Extinction Rebellion ou encore les Soulèvements de la terre, la manifestation doit se rendre au stade du Brotillon, en face de l’usine Arkema de Pierre-Bénite.

Nous appelons à stopper toute production et utilisation de PFAS à l’échelle européenne et mondiale au nom du principe de précaution. De manière plus large, nous demandons l’interdiction de la production de tout nouveau composé n’ayant pas été en amont prouvé non dangereux pour la santé et l’environnement.

Communiqué conjoint de 14 syndicats et organisation appelant au rassemblement

Depuis quelques mois, le combat contre les perfluorés est sorti du simple cadre citoyen. Le champ politique s’en est emparé, de la Métropole de Lyon aux bancs de l’Assemblée nationale. En mars dernier, la Métropole de Lyon annonçait attaquer les géants de la chimie Arkema et Daikin en justice, et plus exactement, en « référé expertise ».

Perfluorés : le volet politico-judiciaire est ouvert

Concrètement, l’exécutif métropolitain, écolo, veut accélérer la réalisation d’une évaluation judiciaire pour mieux connaître la portée de la pollution aux perfluorés, et appliquer le principe du « pollueur-payeur ». Les deux parties doivent se retrouver devant un juge, mardi 28 mai.

Côté législatif, en avril, l’Assemblée nationale votait une loi sur l’encadrement – a minima – de l’usage des perfluorés en France. A la suite des actions des entreprises Seb et Tefal, cette loi a épargné les ustensiles de cuisine et ouvre la voie à d’autres débats. Mais un premier pas a été franchi. Le texte doit prochainement être présenté au Sénat.

Enfin, le « scandale des PFAS » a également connu un volet judiciaire. Le 9 avril dernier, les usines Arkema et Daikin, soupçonnées d’être responsables de pollutions aux perfluorés (aussi appelés PFAS) sud de Lyon ont été perquisitionnées. Selon nos confrères de France 3, une quarantaine de gendarmes de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique ont été dépêchés sur les lieux.

Toujours selon France 3, cette opération a été menée dans le cadre d’une commission rogatoire ouverte en juillet 2023 suite à une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui déposée en mai 2022 par Jérôme Moroge (LR), alors maire de Pierre-Bénite (et aujourd’hui d’Oullins-Pierre-Bénite).


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