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[Carte] Une histoire de Lyon à travers ses squats 

Ce 15 mai, nous publions notre première carte des « squats » de Lyon (passés et présents). Appelée à être régulièrement mise à jour, celle-ci montre une autre image de la ville. Dans une métropole où le système d’hébergement d’urgence est ultra saturé, elle met en avant un nombre important de logements vacants. 

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Carte interactive

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Cartes squats Lyon
Depuis sa création, Rue89Lyon documente la réalité des squats dans Lyon et sa métropole.

C’est une histoire qui se répète sans cesse dans Lyon et sa métropole. Depuis des années, face à la crise du logement, des collectifs occupent des bâtiments pour loger des sans-abri. Qu’il s’agisse de Droit au logement 69, alias le « Dal », du Collectif inter squats exilé·es lyon et environs ou du collectif soutiens/migrants Croix-Rousse… Tous ont un même objectif : trouver un toit à des personnes vivant dans les rues de Lyon. 

Depuis sa création, Rue89Lyon documente cette réalité parallèle, souvent considérée comme marginale. Sur la carte ci-dessous, vous trouverez par exemple l’Amphi Z, évacué en février 2018, ou le squat du Collège Maurice-Scève, qui a accueilli jusqu’à 300 personnes en 2019. L’idée : montrer comment la ville est traversée par cette problématique du manque de logements. 

Depuis, la situation ne s’est pas arrangée à Lyon. Pire, après un mieux durant la crise sanitaire, le système d’hébergement d’urgence, géré par la préfecture, n’a cessé de saturer. Preuve de cela, des associations, autrefois peu portées sur ce type d’actions, ont rejoint les collectifs qui ouvrent des squats.

En janvier 2024, Jamais sans toit a occupé une école désaffectée dans le 9e. Jusqu’alors connue pour mettre des enfants à l’abri dans les écoles, l’association a déclenché son propre « plan grand froid », en l’absence de réaction des pouvoirs publics. En octobre 2023, elle constatait que les rues de la métropole comptaient trois fois plus d’enfants sans toit qu’en 2022.

Côté Ville et Métropole de Lyon, les exécutifs de gauche ont tenté de pallier (en partie) aux manques des services de l’État. Des solutions ont été proposées. Parfois, certains squats ont été « conventionnés » afin d’assurer un minimum de dignité aux personnes vivant dans ces lieux. 

Mais, face à l’ampleur de la crise, ils font de plus en plus état de leur impuissance – comme lors de la récente évacuation du Gymnase Dargent (Lyon 8e)

Les squats à Lyon, un phénomène en augmentation

Vous le savez, à Rue89Lyon, on vous propose un autre regard sur votre ville. À travers notre carte de l’anti-routard, on invite nos lecteurs à s’interroger sur l’environnement qui les entoure en sortant des sentiers battus. Cette carte s’inscrit dans cette démarche. Elle doit aussi permettre d’illustrer une triste réalité : alors que la métropole compterait près de 18 000 logements vacants, des milliers de personnes vivent à la rue. 

Dans son rapport 2024, la fondation Abbé Pierre souligne :

« L’Alpil [Action pour l’insertion par logement, ndlr] à travers sa mission sans-abri, soutenue par la Fondation Abbé Pierre et la Maison de l’habitat (MDH), perçoit une augmentation du phénomène de squat dans le parc social qu’ils expliquent par un blocage à l’accès à l’hébergement et au logement social. Le squat apparaît donc comme une solution en attendant d’accéder à un logement. Il s’agit le plus souvent de familles avec des enfants. »

Dans ce document paru le 30 avril 2024, la fondation Abbé Pierre souligne que le nombre de logements sociaux  » très bas loyer » s’est réduit comme peau de chagrin… Dans la région Auvergne Rhône-Alpes 76 428 personnes sans-domicile font une demande de logement social et seulement 18 000 accèdent à un logement. Le nombre de demandeurs de logements social sur la métropole a lui doublé en six ans (27 000 en 2023). En théorie, cela ne devrait pas entraîner une réduction du nombre d’ouvertures de squats. Sauf si la mise en place de la loi Kasbarian-Bergé, dite loi « anti-squat », empêche leur pérennisation.

Étayée, cette carte n’a pas la prétention d’être exhaustive. Dans notre démarche d’appeler nos lecteurs (et abonné·es) à participer à la vie de leur média, elle se veut ouverte à tous. Il est donc possible de l’alimenter en nous laissant un message sur La place des gones ou en nous contactant par mail à hello@rue89lyon.frAprès vérification, ces derniers pourront être ajoutés.

Et si cette thématique vous intéresse particulièrement, nous vous invitons à vous rendre sur le « tag » « Squat » de Rue89Lyon. Il est également possible de s’abonner à cette thématique (en cliquant sur « recevoir les alertes ») afin d’être averti de tous les nouveaux articles écrits sur ce sujet.

Depuis sa création, Rue89Lyon documente la réalité des squats dans Lyon et sa métropole.Photo : DR

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